Fédération

Président-directeur général

Depuis le 9 mars 2015, Bernard Tremblay occupe le poste de président-directeur général de la Fédération des cégeps. À ce titre, M. Tremblay agit comme porte-parole officiel du réseau collégial public auprès des instances gouvernementales, du milieu de l’éducation, du monde du travail, des groupes sociaux, des médias et du grand public.

Bernard Tremblay a occupé divers postes au sein de la Fédération des commissions scolaires du Québec, notamment à titre de directeur des relations du travail, secrétaire général et directeur des affaires juridiques. Il a également été président du Comité patronal de négociation pour les commissions scolaires francophones (CPNCF), organisme responsable de la négociation nationale pour les 200 000 employés œuvrant dans les 2 600 écoles et centres du Québec regroupés au sein des 60 commissions scolaires francophones. Il a été négociateur et porte-parole patronal dans les négociations au niveau national de 1991 à 2015.

Membre du Barreau du Québec depuis 1990, M. Tremblay est détenteur d’un baccalauréat spécialisé en droit de l’Université Laval ainsi que d’une maîtrise en droit public axée principalement sur les droits et libertés de la personne en contexte éducatif. Il a de plus complété une maîtrise en administration publique à l’École nationale d’administration publique.

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Bernard Tremblay
président-directeur général

Mot du président-directeur général

50 ans d'évolution

Il y a plus d’un demi-siècle, alors que le climat social était en pleine ébullition, le Québec a mis de l’avant de nouvelles idées, véhiculé une vision novatrice de l’État et proposé une série impressionnante de réformes en matière de santé, d’économie et surtout d’éducation. C’est dans ce contexte que les membres de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec, mieux connue sous le nom de commission Parent, ont entrepris une audacieuse aventure qui a débouché sur une transformation sans précédent de la société québécoise.

L’un des fers de lance de cette transformation fut la création, dès 1967, du réseau des cégeps à la suite des recommandations de cette commission, ce qui a notamment donné la chance aux jeunes du Québec d’accéder à l’enseignement supérieur dans leur région respective, d’acquérir une formation générale et de côtoyer dans un même établissement d’autres jeunes aux profils variés.

On peut, 50 ans plus tard, clamer haut et fort que plusieurs des objectifs de la commission Parent ont été atteints, et même dépassés, grâce aux cégeps. En plus d’offrir une formation complète à leurs étudiants, leur donnant la chance à la fois de se réaliser professionnellement et de se développer chacun comme citoyen à part entière, les cégeps ont permis de démocratiser et de laïciser l’enseignement supérieur partout sur le territoire, et ont favorisé son accès aux femmes.

 


 

Aujourd’hui, les cégeps offrent un enseignement supérieur de qualité, aux jeunes comme aux adultes, et ils sont aussi, encore et toujours, « la chose de leur milieu », au diapason des besoins de leur région, selon la volonté des membres de la commission Parent.

Comme vous le verrez de manière plus détaillée au fil des pages suivantes, l’année 2017- 2018 a été l’occasion pour la Fédération des cégeps de célébrer 50 années de réussite et d’évolution, en organisant une série d’événements et d’activités pour mettre en lumière la contribution des cégeps à l’essor du Québec d’hier, mais aussi d’aujourd’hui et de demain.

Tout d’abord, plus d’une cinquantaine de personnalités publiques, issues diversement du monde des affaires, du domaine politique ou encore des milieux scientifique, culturel et sportif, ont livré des témoignages vidéo à titre d’ambassadeurs et d’ambassadrices des 50 ans des cégeps où elles ont été formées et diplômées. Ces témoignages, qui ont été diffusés, visionnés et partagés tout au long de l’année sur différentes plateformes, illustrent le rôle crucial des cégeps dans le développement du Québec des 50 dernières années.

 


 

Le 11e congrès de la Fédération des cégeps, organisé en partenariat avec l’Association des cadres des collèges du Québec (ACCQ), s’est quant à lui déroulé sur le thème des 50 ans d’évolution des cégeps les 25 et 26 octobre 2017, à Québec. Moment phare des célébrations du 50e anniversaire des cégeps, ce congrès a été une belle occasion de donner la parole à M. Guy Rocher, dernier témoin de la commission Parent, à titre de conférencier invité, en plus de donner lieu au lancement du livre Le réseau des cégeps : trajectoires de réussites, ouvrage à la composition duquel j’ai eu l’honneur de contribuer en compagnie d’une pléiade d’autres acteurs du milieu de l’éducation et de l’enseignement supérieur. C’est aussi avec une grande fierté et une profonde émotion que j’ai eu l’honneur, en marge de ce congrès, de me rendre à l’Assemblée nationale en compagnie de M. Rocher et des membres du comité directeur de la Fédération pour assister

à l’adoption par les députés de tous les partis politiques d’une motion soulignant les 50 ans des cégeps et réitérant leur importance pour le Québec.

Je m’en voudrais également de ne pas mentionner le concert de l’Orchestre symphonique de Montréal, L’OSM célèbre les 50 ans des cégeps, qui a eu lieu le 30 novembre 2017 pour souligner le 50e anniversaire de la création des cégeps en musique et en chanson, en compagnie d’artistes renommés qui ont fait leurs premières armes grâce à Cégeps en spectacle. Ce concert marquant, qui s’est déroulé dans l’enceinte de la Maison symphonique de Montréal, montre à quel point les activités socioculturelles des cégeps contribuent à façonner le visage culturel et artistique du Québec depuis un demi-siècle. Par ailleurs, ce spectacle a constitué un exploit technique, car il a pu être retransmis en direct dans les cégeps un peu partout au Québec grâce aux étudiants du programme Arts et technologie des médias du Cégep de Jonquière.

Enfin, cette année de célébrations hautes en couleur a aussi été l’occasion, pour le réseau des cégeps et pour le réseau de l’Université du Québec, qui fêtait lui aussi ses 50 ans d’existence, de parler d’une seule voix pour inciter le Québec à se doter d’une stratégie nationale en enseignement supérieur visant à rehausser la participation et la réussite aux études supérieures des Québécoises et des Québécois. Face aux défis que le Québec devra relever au cours des prochaines années, cette déclaration commune, à laquelle toutes et tous peuvent encore ajouter leur signature respective, nous permet de réaffirmer collectivement notre souhait de voir l’enseignement supérieur valorisé et renforcé pour propulser une fois de plus le Québec parmi les sociétés les plus avancées de la planète.

Plan stratégique 2017-2022

Nous l’avons vu, le 50e anniversaire de la création du réseau des cégeps a été une occasion pour le réseau collégial public autant de prendre du recul que de se projeter dans l’avenir. C’est aussi dans cet esprit que nous avons publié, à l’automne 2017, le Plan stratégique 2017-2022 de la Fédération des cégeps, lequel est le fruit d’une vaste consultation qui a donné à la Fédération la possibilité de consulter près de 500 personnes parmi ses membres, ses partenaires et son personnel.

Car, 50 ans plus tard, la société québécoise et le monde de l’éducation sont de nouveau en pleine mutation, alors que l’offre de formation et les modes de diffusion se renouvellent et que l’offre de service devient plus flexible, des phénomènes qu’accélèrent les transformations numériques. Les profils de la population étudiante, par ailleurs, ne cessent de se diversifier. De même, les variations démographiques et les nombreuses exigences associées à la gestion publique actuelle causent des tensions et des défis qui imposent aux cégeps la mise de l’avant de leur très grande capacité d’adaptation.

Ce nouveau plan stratégique, dont le but est de faire valoir le leadership des cégeps et de leur Fédération, de contrer la concurrence qui affecte l’enseignement supérieur et de développer la nécessaire capacité d’adaptation du réseau collégial public, oriente la Fédération des cégeps dans ses actions et dans ses priorités afin de bien accompagner les cégeps dans leur réponse aux défis multiples que lance leur environnement en constante évolution.

Comme vous le verrez détaillé un peu plus loin, l’exercice de planification stratégique 2017-2022 a été l’occasion pour la Fédération de revoir sa vision, de préciser ses valeurs, d’établir ses principales orientations et de se fixer des objectifs stratégiques pour les cinq prochaines années.

Des défis importants

Par ailleurs, au nombre des dossiers prioritaires qui ont mobilisé la Fédération en cours d’année 2017-2018, le financement du réseau collégial a continué de faire l’objet d’un souci constant.

Dans un contexte de baisse démographique, dans certaines régions du Québec, et de réalités économiques et sociales qui varient d’une région à l’autre, la Fédération des cégeps a notamment travaillé de concert avec le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) à la révision du modèle de financement des collèges — le modèle FABES — , de manière à ce, qu’à terme, il tienne davantage compte des nouvelles réalités des cégeps.

En janvier 2018, la Fédération a ainsi présenté, devant un comité d’experts mandatés par le ministère, son mémoire exposant les attentes du réseau collégial public en ce qui a trait au renouvellement de son modèle de financement. Ce mémoire regroupe les orientations privilégiées par le réseau pour rendre le modèle de financement des collèges plus apte à soutenir la réalisation de la mission des cégeps, en particulier en matière de persévérance et de réussite de ses étudiants, à permettre davantage d’agilité et d’efficience dans le respect du processus budgétaire, tant des cégeps que du ministère, et à faciliter l’arrimage de l’enseignement supérieur aux besoins en constante évolution de la société québécoise.


De même, la Fédération des cégeps a continué à œuvrer en 2017-2018 pour que le financement des cégeps soit à la hauteur des besoins du Québec en matière de formation et fasse en sorte que tous les établissements du réseau puissent répondre adéquatement à ceux de plus en plus diversifiés de leurs étudiants. Pour ce faire, le réseau collégial appelle à un rehaussement significatif de son financement et à une planification financière à long terme, alors même que la capacité des cégeps à combler les besoins du Québec a été sérieusement mise à mal par les compressions budgétaires subies depuis 2011.

C’est précisément ce que la Fédération a fait valoir lors des consultations budgétaires en février 2018 en présentant au gouvernement son mémoire intitulé Les cégeps : un tremplin pour l’avenir. Un réinvestissement a bien été confirmé dans le cadre du budget du Québec 2018-2019, mais il demeure insuffisant pour que les cégeps soient en mesure de relever les défis énormes qui attendent le Québec avec l’arrivée de la quatrième révolution industrielle.

En effet, le Québec ne peut faire l’économie d’une revalorisation et d’un renforcement de l’enseignement supérieur, dont le réseau des cégeps constitue l’une des composantes essentielles. Cela doit passer par un réinvestissement substantiel, mais aussi pérenne. C’est ce leitmotiv que la Fédération continue de marteler sans relâche dans ses représentations auprès du gouvernement ainsi qu’auprès de ses autres partenaires.

Cette revalorisation et ce renforcement de l’enseignement supérieur ne peuvent toutefois être circonscrits aux seuls efforts de réinvestissement. C’est pourquoi, en 2017-2018, nous avons aussi défendu une autre évidence: les établissements du réseau collégial doivent disposer de plus d’autonomie et de souplesse dans leur offre de formation.

Si certaines mesures ont déjà été mises de l’avant pour insuffler une souplesse supplémentaire en formation continue, les programmes de DEC doivent également pouvoir être offerts avec plus de flexibilité, en concordance avec les besoins des étudiants et ceux du marché du travail, et ce, en maintenant une formation générale riche et commune pour former des citoyens et des travailleurs aussi ouverts qu’éclairés.

C’est là l’un des principaux défis des cégeps, alors que l’offre de formation est aujourd’hui aussi large que variée, de provenance diverse et de qualité variable, et que les enjeux en matière de formation sont de plus en plus internationaux, sans cesser de se transformer à vitesse grand V par la révolution numérique qui change nos manières de communiquer et et donc d’apprendre et d’enseigner.

Miser sur le cégep

Comme vous le verrez à la lecture de ce rapport annuel, bien d’autres importants dossiers ont mobilisé nos instances cette année. Dans tous les cas, la Fédération des cégeps a poursuivi ses travaux et mené ses actions en fonction des enjeux prioritaires du réseau collégial public, lesquels concordent avec ceux des Québécoises et des Québécois.

Miser sur le cégep fut d’ailleurs le thème de notre plateforme présentée aux différents partis politiques en vue des élections provinciales du 1er octobre 2018. Car plus que jamais, le Québec doit miser sur la formation offerte au cégep, qu’elle soit technique ou préuniversitaire, et sur l’apport essentiel de la formation générale commune à tous les programmes d’études, qui préparent les jeunes au marché du travail comme au plein exercice de leur rôle de citoyen éclairé.

Ce fut aussi un des vœux chers à M. Paul Gérin-Lajoie, l’un des pères de la modernité québécoise, qui nous a malheureusement quittés au début de l’été 2018. Premier titulaire du ministère de l’Éducation du Québec, M. Gérin-Lajoie a été à la source même de la création des cégeps, en instituant en pleine Révolution tranquille la commission Parent qui a transformé de façon si audacieuse et durable le Québec.


Dans un témoignage livré à l’occasion des 50 ans des cégeps, à l’automne 2017, il disait encore souhaiter voir le Québec d’aujourd’hui « tirer mieux profit des racines des cégeps ». Grâce à lui et à son œuvre, on peut dire que non seulement ces racines sont bien vivantes, mais qu’elles continuent aussi de croître dans un terreau fertile.

Dans la perspective d’un Québec pouvant bénéficier des efforts déployés par nos prédécesseurs, la Fédération des cégeps poursuivra les siens pour servir et faire évoluer un réseau fort de 48 collèges publics dans le meilleur intérêt des jeunes, des adultes, des entreprises et des organismes d’ici, partout sur le territoire.

Riches établissements d’enseignement supérieur, ancrés dans toutes les régions du Québec, de taille humaine et ouverts sur le monde, les cégeps du Québec entrevoient les 50 prochaines années avec la même énergie que celle déployée par les jeunes qui chaque jour font vibrer leurs murs de leurs rêves.