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16 orientations soumises à la consultation dans les 48 cégeps du Québec

Pour mieux répondre aux besoins des étudiants et des citoyens des années 2000, les cégeps veulent ancrer leur réseau dans l’enseignement supérieur

Montréal, le 15 avril 2004 – Dans la foulée du plan de développement Le cégep, une force d’avenir pour le Québec, lancé en février 2003, et dans la perspective du Forum sur l’enseignement collégial des 9 et 10 juin prochain, la Fédération des cégeps publie aujourd’hui un Cahier d’orientations axé sur l’actualisation des services offerts par les collèges à la société québécoise.

« Tous nos travaux nous conduisent à un constat de fond : pour continuer d’évoluer, les collèges doivent franchir une nouvelle étape et acquérir une réelle autonomie institutionnelle », a déclaré le président-directeur général de la Fédération des cégeps, M. Gaëtan Boucher. « Notre réseau entend s’inscrire résolument en enseignement supérieur, en s’appuyant sur le mouvement de décentralisation amorcé avec la réforme de 1993 », a-t-il ajouté. Cette approche est aussi privilégiée ailleurs en Occident, entre autres dans les pays de l’Union européenne, aux États-Unis et dans les provinces canadiennes, où des réformes sont en cours qui décentralisent les responsabilités vers les établissements d’enseignement supérieur, tout en renforçant les mécanismes d’imputabilité.

La première orientation du Cahier, sur laquelle les quinze autres prennent appui, concerne la gestion des programmes d’études. Les collèges veulent qu’elle soit décentralisée afin de pouvoir, dans le respect de standards nationaux, élaborer, réviser et évaluer leurs programmes préuniversitaires et techniques, émettre tous leur diplômes, fixer les conditions particulières d’admission et avoir toute latitude en matière d’organisation scolaire. Dans ce nouveau modèle, le rôle de l’État demeure important dans la détermination des finalités éducatives propres à chaque réseau d’enseignement et dans la définition des grands encadrements communs.

Le préuniversitaire : un rôle fondamental

Les cégeps partagent avec les universités une mission d’enseignement supérieur, le diplôme d’études collégiales (DEC) étant conçu comme la première étape d’un cycle de cinq ans menant à l’obtention d’un baccalauréat. Le secteur préuniversitaire du cégep joue un rôle indispensable dans la préparation aux études universitaires, la consolidation de l’orientation scolaire et professionnelle des jeunes, et la réinsertion dans le système des décrocheurs du secondaire. Les collèges retiennent donc parmi leurs orientations la suivante : que la pertinence de la formation préuniversitaire et de sa cohabitation avec la formation technique soit clairement réaffirmée et qu’un arrimage plus serré soit développé avec les universités.

Une formation technique à consolider

Dans leur nouveau modèle, les collèges entendent modifier la structure de leurs programmes et de leurs diplômes. Ils souhaitent ainsi que le nombre d’unités et la durée des programmes techniques puissent varier en fonction des besoins de formation et du profil des étudiants; que des « diplômes spécialisés d’études collégiales » puissent être offerts aux titulaires d’un DEC technique dans les domaines où une plus grande spécialisation est nécessaire; que des sanctions intermédiaires puissent être instaurées afin de reconnaître le parcours des étudiants ayant développé un certain nombre de compétences débouchant sur une fonction de travail; et que les sanctions en formation continue puissent être diversifiées pour répondre aux multiples besoins des adultes.

Une formation générale bien adaptée

Par ailleurs, les cégeps veulent que la formation générale soit maintenue dans l’ensemble des programmes techniques et préuniversitaires, mais que ses finalités soient clarifiées et actualisées afin de mieux l’articuler avec la formation spécifique et de tenir compte de l’évolution de l’environnement. À titre d’exemple, des grands champs du savoir — sciences et technologies, sciences humaines et sociales, arts notamment — sont pratiquement absents de la formation générale actuelle, sauf à travers les cours complémentaires.

Pour une intégration de la formation professionnelle et de la formation technique sous la responsabilité des collèges

Les collèges considèrent que l’organisation des services éducatifs doit être revue dans la perspective, notamment, d’assurer aux jeunes et aux adultes le meilleur accès possible à une formation adaptée à leurs besoins, de faciliter le passage d’un programme à l’autre et d’instaurer une véritable continuité de la formation, depuis le secondaire jusqu’à l’université.

Dans cette optique, il est proposé que la formation professionnelle du secondaire et la formation technique du collégial soient intégrées en une seule et même filière de formation placée sous la responsabilité des cégeps, comme c’est le cas dans plusieurs systèmes nord-américains. Le choix de confier cette responsabilité aux cégeps, qui ont développé une solide expertise en formation technique, est particulièrement indiqué au Québec. Le rattachement de la formation professionnelle à l’enseignement supérieur aura pour effet de revaloriser ce secteur de formation et d’augmenter son pouvoir d’attraction auprès des jeunes. Actuellement, les moins de 20 ans ne constituent en effet que 30 % des élèves inscrits en formation professionnelle au secondaire.

Une gestion décentralisée des ressources humaines

En toute logique, l’organisation du travail doit être adaptée au modèle d’enseignement supérieur auquel les collèges réfléchissent. C’est pourquoi ils souhaitent que le régime actuel de négociation soit entièrement revu afin d’être les maîtres d’œuvre des conditions de travail de leur personnel. Des encadrements nationaux et des regroupements entre collèges pourront être mis en place dans un esprit d’équilibre entre autonomie locale et fonctionnement en réseau. Les objets touchant le salaire, le régime de retraite, les droits parentaux, les primes et les disparités régionales continueront d’être discutés au niveau national.

Un cégep financé à la hauteur de ses besoins

Cette vision renouvelée de l’organisation collégiale ne pourra se réaliser que si l’État assume sa responsabilité d’assurer aux cégeps un niveau de financement adéquat. Tout en prenant acte du réinvestissement gouvernemental opéré entre 2000 et 2003 et en considérant l’effort exigé des services publics pour atteindre le déficit zéro, les cégeps évaluent à plusieurs millions de dollars le rattrapage nécessaire pour ramener leur financement à un niveau convenable. Ils souhaitent en conséquence que l’État réinvestisse de façon récurrente, dès le budget 2005-2006, une somme de 95 millions de dollars dans leur réseau, et qu’il accorde à la formation continue collégiale une enveloppe budgétaire ouverte, comme c’est le cas à l’université.

D’autres orientations

Le Cahier comporte d’autres orientations, qui concernent notamment les conditions d’obtention du diplôme d’études collégiales, qui doivent être revues afin d’être comparables à celles des universités québécoises et d’autres systèmes collégiaux au Canada et aux États-Unis; le mandat de la Commission d’évaluation de l’enseignement collégial, qui doit être révisé afin de porter sur les résultats obtenus par les cégeps plutôt que sur les processus et les moyens; la composition du conseil d’administration des collèges, qui doit entre autres faire une plus large place aux administrateurs externes; la mise en place d’autorisations de programme partagées entre plusieurs collèges, d’autorisations provisoires de programme et de troncs communs à plusieurs programmes apparentés; le développement des créneaux d’excellence; et la rationalisation de la carte des programmes techniques sur la base des caractéristiques et des besoins régionaux.

« Ce Cahier d’orientations, qui sera débattu dans les cégeps au fil des prochaines semaines, ne vise qu’un seul et même objectif, celui de rendre le cégep encore plus apte à remplir sa mission première : servir les étudiants et les étudiantes, jeunes et adultes, dans un contexte en évolution », a conclu M. Boucher.

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Source : Caroline Tessier
Cellulaire : (514) 239-2088

Le cahier d’orientations sera disponible sur le site Internet de la Fédération à partir de 11 h aujourd’hui (www.fedecegeps.qc.ca)