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Budget du Québec : pas d’oxygène pour le réseau collégial, selon la Fédération des cégeps

Montréal, le 9 mars 1999 – La Fédération des cégeps exprime sa déception devant le peu d’oxygène donné au réseau collégial dans le budget 1999-2000 déposé aujourd’hui par le ministre d’État de l’Économie et des Finances, M. Bernard Landry : les collèges considèrent que la marge de manœuvre financière dont le gouvernement a pu bénéficier cette année, notamment par le transfert de 1,4 milliard de dollars en provenance du fédéral, aurait dû être plus équitablement répartie entre les réseaux publics, qui ont tous lourdement contribué à l’atteinte du déficit zéro. La Fédération s’attendait aussi à ce que le budget démontre la volonté gouvernementale de réinvestir significativement dans le secteur de l’éducation et dans les collèges, ce qui n’est pas le cas. « Le budget déposé aujourd’hui contient de bonnes idées mais pas de ressources pour les mettre en œuvre », a déclaré le président-directeur général de la Fédération des cégeps, M. Gaëtan Boucher.

Grâce à une marge de manœuvre imprévue pour l’année 1998-1999, le gouvernement réinjecte 700 millions de dollars dans les hôpitaux, 170 millions de dollars dans des universités, et 6,6 millions de dollars seulement dans le budget des cégeps. « Nous voyons bien que le gouvernement souhaite s’attaquer aux déficits accumulés dans le secteur de la santé et de l’éducation pour parfaire l’atteinte du déficit zéro, a souligné le président-directeur général de la Fédération des cégeps, M. Gaëtan Boucher. Toutefois les cégeps ont énormément souffert des compressions budgétaires et nous considérons que cet espace budgétaire, même s’il est non récurrent, aurait dû permettre de soulager davantage le réseau collégial public. »

Après des années de gestion serrée, et pour ne pas menacer davantage les services directs aux étudiants, déjà sévèrement touchés, le réseau collégial s’est lui aussi enfoncé dans le déficit, rappelle la Fédération, qui a publié vendredi dernier de tout nouveaux chiffres sur la situation financière des collèges. Ces chiffres montrent que le réseau collégial n’est plus en mesure, depuis deux ans, d’équilibrer ses revenus et ses dépenses et qu’il a dû, deux années de suite, enregistrer des résultats déficitaires, un phénomène sans précédent pour un réseau à qui la loi interdit le déficit. La situation s’est même encore aggravée puisque, autre précédent, un grand nombre de collèges, près de la moitié, ont dû déposer des prévisions déficitaires en 1998-1999.

Le budget annonce entre autres, pour l’ensemble du secteur de l’éducation, un investissements de 32,5 millions de dollars en 1999-2000 et de 32 millions en 2000-2001 pour soutenir diverses initiatives que le ministre de l’Éducation devrait préciser d’ici quelques jours. On ne sait pas, toutefois, ce qui est destiné au réseau collégial. Le budget prévoit aussi 24 millions sur deux ans pour augmenter, par l’octroi de bourses aux étudiants, le nombre de diplômés des cégeps et des universités dans le domaine des technologies de l’information; 2 millions en deux ans pour encourager la persévérance des cégépiens qui se dirigent vers une carrière scientifique ou technique; 3 millions sur deux ans pour soutenir la réussite éducative dans les cégeps à travers des projets de tutorat par les pairs; 5,5 millions de dollars en deux ans, dans les collèges et les universités, pour le développement et la promotion de formations courtes.

« Ce sont des mesures qui touchent des problèmes essentiels et urgents, a souligné M. Boucher, mais les sommes investies sont tout à fait insuffisantes pour permettre aux cégeps d’atteindre les résultats escomptés. » Dans son discours inaugural du 3 mars, le premier ministre du Québec, M. Lucien Bouchard, a réitéré l’engagement de son parti de mettre fin aux compressions dans la santé et dans l’éducation et d’absorber les coûts de système dès l’exercice financier 1999-2000. Cet engagement, qui prendra forme lors du dépôt des crédits, très prochainement, est fondamental pour les collèges car les coûts de système représentent 60 millions de dollars pour eux, une somme astronomique qu’ils seraient dans l’incapacité totale d’assumer. Les collèges seront donc vigilants à cet égard.

« Mais le premier ministre s’est aussi engagé à réinvestir dans l’éducation dès 1999-2000, a ajouté le président-directeur général de la Fédération des cégeps. Et les besoins sont énormes dans les collèges : les services directs aux étudiants sont au minimum acceptable, l’aide à la réussite, le soutien pédagogique, les activités de recherche aussi, la capacité d’innovation et de développement des collèges est entravée par la réalité budgétaire. L’enseignement collégial est pourtant une des clés de la prospérité et du développement économique du Québec, les indicateurs du marché du travail le démontrent. Il faudrait réinjecter au moins 250 millions de dollars d’ici la fin du mandat actuel du gouvernement dans les collèges pour tout remettre à flot. Pour l’instant, on semble loin du compte. »

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Source : Viviane Fiedos
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