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par Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps

Dans un contexte exigeant pour la population étudiante des cégeps, ainsi que pour le personnel des 48 établissements de notre réseau collégial public, un contexte qui vient exacerber les fragilités de tous les individus, il m’apparaît nécessaire d’apporter quelques éléments d’éclairage par rapport au texte Plaidoyer pour des cours en « présentiel » de Mme Agnès Gruda, paru dans La Presse du 4 septembre dernier.

D’entrée de jeu, je dois le réaffirmer : les cégeps voudraient idéalement que la totalité de leurs étudiantes et étudiants aient la possibilité d’être présents en classe. Or, il faut en convenir, la situation actuelle oblige le milieu de l’enseignement collégial, avec ses 9 programmes préuniversitaires et ses 134 programmes techniques, à composer avec les contraintes de la réalité et à démontrer une capacité d’adaptation inédite.

Au cours des 50 dernières années, les cégeps ont développé une pédagogie collégiale spécifiquement adaptée à l’âge moyen des collégiennes et collégiens. Ils ont constitué, par leurs efforts, ce milieu de vie enrichissant offrant aux jeunes des activités sociales, culturelles et sportives. Ils ont aussi identifié par leurs travaux de recherche les catégories de jeunes étant les plus à risque en matière d’échec, parmi lesquels comptent ceux qui en sont à leur première session au cégep. Des services d’aide et de soutien, en ce qui a trait à la réussite scolaire comme à la santé mentale, sont présents dans tous nos établissements. Tout plaidoyer adressé aux cégeps devrait par conséquent prendre en compte le fait que leurs décisions visent d’abord l’intérêt supérieur de l’ensemble des jeunes qui leur sont confiés, en plus de reconnaître qu’ils détiennent de toute évidence une solide expertise à cet égard.

Depuis le mois de juin dernier, les directions de cégep ont consacré d’innombrables heures à évaluer les différentes manières d’offrir à toutes les étudiantes et à tous les étudiants les meilleures chances de réussite au collégial cet automne, ainsi qu’une véritable expérience de ce milieu de vie que constitue le cégep, en particulier aux jeunes qui arrivent du secondaire. Ce difficile exercice mené avec le personnel des cégeps devait tenir compte de contraintes importantes imposées par la Santé publique. Tout cela, face à une situation qui évolue de jour en jour et qui amène les autorités gouvernementales à revoir régulièrement leurs directives en fonction de l’émergence de nouvelles données concernant la propagation et les effets du virus de la COVID-19.

En tant qu’employeur, chaque cégep doit aussi veiller sur la sécurité de son personnel, avec la même bienveillance qui doit prévaloir dans tous les milieux de travail. Chaque établissement a donc à cœur de protéger à la fois sa population étudiante et son personnel enseignant, professionnel, de soutien et de direction, dans le respect le plus strict des mesures sanitaires imposées par la Santé publique, tout en limitant le plus possible les effets négatifs que cela peut entraîner sur la santé mentale et la réussite des études collégiales des jeunes.

Cette session d’automne en mode hybride repose donc sur un équilibre fragile entre des variables différentes d’un cégep à l’autre du fait que les programmes offerts et les contraintes physiques varient également d’un établissement à l’autre.

Oui, il est inévitable que la situation varie d’un cégep à l’autre. On conviendra qu’un établissement fréquenté par 700 étudiantes et étudiants ne saurait être comparé à celui qui en accueille 7000, par exemple. Chaque établissement compose avec sa réalité régionale, ce qui a toujours été un atout et une force indéniables de notre réseau collégial public. Toutefois, il est faux de penser que les étudiantes et les étudiants n’auront pas de contacts et de possibilités de rencontrer le personnel enseignant et le personnel professionnel ou d’autres étudiantes et étudiants. La tenue de cours en mode virtuel n’empêche pas l’accès modulé aux campus des cégeps afin de faire vivre aux étudiants l’expérience cégep!

Les prochaines semaines constitueront un défi permanent pour les cégeps, leurs étudiants et leur personnel. Nous devrons tous et toutes faire preuve du même courage, de la même détermination et de la même force qui nous ont permis de suivre et d’offrir un enseignement collégial de qualité malgré la pandémie. Les conditions dans lesquelles sera offert cet enseignement ne seront malheureusement pas idéales. Mais, une chose est certaine : les 48 cégeps du Québec déploieront tous les efforts nécessaires pour que ces conditions soient les meilleures dans le contexte, dans le respect des règles qui leur sont imposées. Et ce sera une belle session d’études malgré tout, redisons-le! En terminant, au nom des 48 directions générales du réseau collégial public, je tiens à exprimer ma très grande reconnaissance au personnel du réseau collégial qui fait la preuve tous les jours de sa volonté d’accompagner du mieux possible les cégépiennes et les cégépiens!