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Programme de l’expérience québécoise (PEQ)

Par Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps

La Fédération des cégeps, comme les autres acteurs de l’éducation, est soulagée de voir le gouvernement modifier sa position au sujet du programme de l’expérience québécoise (PEQ) afin que les étudiants internationaux présentement aux études puissent continuer de bénéficier de ce programme, peu importe leurs domaines d’études.

Alors que le Québec peine depuis des décennies à attirer et à retenir des immigrants en région, les cégeps prouvent année après année qu’une clé maîtresse réside dans l’accueil d’étudiants internationaux, en particulier dans leurs établissements situés hors des grands centres. La Fédération plaide depuis de nombreuses années pour que le Québec mise sur le recrutement d’étudiants internationaux pour relever les importants défis de régionalisation, d’intégration et de francisation de l’immigration au Québec.

En effet, les jeunes étudiants internationaux qui choisissent, par exemple, de faire leur parcours collégial dans un cégep du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de l’Abitibi-Témiscamingue ou de la Côte-Nord, et qui y sont accueillis et accompagnés grâce aux ressources mises à leur disposition, tissent des liens forts et développent des amitiés durables avec leurs collègues du Québec. Lors de l’obtention de leur diplôme québécois, ils sont des candidats rêvés pour combler les besoins des entreprises québécoises, car jeunes et dynamiques, mais surtout déjà bien intégrés et parlant français. Non seulement ces étudiants venus d’ailleurs permettent le maintien de programmes d’études supérieures en région qui souffrent d’un nombre insuffisant d’étudiants québécois, mais en plus, ils contribuent à la richesse sociale, culturelle et économique du Québec.

Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre qui est le nôtre où, selon Emploi-Québec, 110 500 nouveaux emplois créés d’ici 2024 vont requérir une formation collégiale technique, nous ne pouvons tout simplement pas nous passer de ces étudiants internationaux qualifiés.

Par ailleurs, qui peut prétendre, à l’aube d’une nouvelle révolution industrielle, pouvoir identifier avec exactitude quels seront les besoins de tel ou tel secteur de notre économie en matière de main-d’œuvre dans 5 ou 10 ans ? À ce titre, les listes utilisées par les différents ministères pour identifier les emplois à pourvoir sont hautement contestables, car elles sont trop restrictives, ne reflètent pas les besoins que nous observons actuellement et ne tiennent pas compte du caractère évolutif et hautement imprévisible du marché du travail. La Fédération a été étonnée de constater que certaines formations parmi les familles de programmes (informatique, génie et aménagement du territoire, entre autres) étaient absentes de la liste des domaines de formations admissibles au PEQ publiée le 1er novembre 2019.

Accueillir des jeunes qui cherchent une nouvelle vie, s’investissent à fond dans leurs études et veulent s’enraciner un peu partout sur le territoire constitue assurément un atout pour notre société vieillissante. Le Québec a grandement et urgemment besoin de plus de nouveaux citoyens bien formés, pas de moins.

Au nom de tous les cégeps, et en particulier des cégeps de région, je demande donc au gouvernement de se concerter avec les établissements d’enseignement afin de modifier le PEQ de manière à répondre aux enjeux gouvernementaux en s’appuyant sur l’expertise du milieu de l’éducation et de l’enseignement supérieur.