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Par Jean Beauchesne, président-directeur général de la Fédération des cégeps

Au moment où s’ouvre le congrès national du Parti Québécois, au cours duquel les délégués débattront de la proposition d’étendre au collégial les dispositions de la loi 101 relatives à la langue d’enseignement, la Fédération des cégeps tient à exprimer son profond désaccord avec cette hypothèse.

Nous croyons en effet que la population doit continuer d’avoir accès au cégep dans la langue de son choix. Les cégeps font partie, avec les universités, du réseau d’enseignement supérieur — un niveau d’études postobligatoires. Pourquoi y restreindrait-on le libre choix de la langue d’enseignement? Voudra-t-on éventuellement limiter aussi l’accès à l’université anglophone? Et où cela s’arrêtera-t-il? Pour nous, il est clair que la ligne de démarcation se trouve à la fin du secondaire, niveau d’enseignement obligatoire au Québec.

Plus de six jeunes sur dix s’opposent à cette idée

Cette année, moins de 12 500 allophones et francophones fréquentent un cégep de langue anglaise. Il s’agit là d’une décision de jeunes adultes, prise dans une perspective de cheminement professionnel et personnel. Et les jeunes tiennent à ce que cette possibilité soit maintenue. Selon un sondage CROP-Express réalisé pour la Fédération des cégeps du 16 au 21 mars 2011 auprès de Québécois âgés de 18 à 24 ans, 62 % des jeunes s’opposent à la proposition d’étendre la loi 101 au cégep, contre seulement 32 % qui l’approuvent.

La majorité des étudiants qui s’inscrit dans un cégep de langue anglaise, soit 71 %, poursuit des études préuniversitaires. Deux années d’études dans un collège de langue anglaise peuvent-elles conduire à l’anglicisation ou mettre en péril la maîtrise et le rayonnement de la langue française? Nous pensons qu’il est excessif de le présumer.

Par ailleurs, tous les cégeps — francophones comme anglophones — sont actifs pour assurer la qualité et la maîtrise de la langue d’enseignement et de la langue seconde chez leurs diplômés. Chaque cégep s’est doté d’une politique linguistique et, dans les cinq collèges anglophones, tous les étudiants sans exception doivent suivre deux cours obligatoires de français. Cela étant dit, les cégeps sont prêts à examiner comment ils pourraient faire encore davantage pour offrir à leurs étudiants les compétences linguistiques — en français, en anglais et même dans une troisième langue — dont ceux-ci auront de plus en plus besoin.

Ouvrir le débat sur d’autres fronts

Nous convenons que la situation du français au Québec, et particulièrement à Montréal, mérite la plus grande vigilance. Mais plutôt que de porter sur l’application de la loi 101 au cégep, nous pensons que le débat doit s’engager sur ce que le Québec peut faire de plus — et de mieux — sur d’autres fronts : par exemple, l’accueil des personnes immigrantes, la reconnaissance des diplômes étrangers, l’insertion sur le marché de l’emploi, l’intégration à la société et à la culture québécoises, et la valorisation de la langue française.