La présente étude permet d’identifier quelques tendances et enjeux auxquels les cégeps porteront une attention particulière au cours des prochaines années. Elle met aussi en lumière les actions en matière d’internationalisation que le réseau collégial souhaite voir priorisées par la Direction des affaires internationales de la Fédération des cégeps dans un avenir rapproché.
Tendances à suivre
L’internationalisation des cégeps évolue au même titre que l’ensemble du secteur de l’enseignement supérieur à l’échelle mondiale. Toutefois, chaque ordre d’enseignement et chaque juridiction nationale possèdent ses propres caractéristiques. Si les cégeps ont d’abord misé sur la mobilité de leurs étudiants et de leurs enseignants pour mener leurs activités internationales, certaines tendances peuvent être dégagées de cette étude :
L’augmentation notable du nombre d’étudiants internationaux sur les campus des cégeps, fruit de l’évolution des activités de recrutement, notamment en ce qui a trait au nombre de missions et à leur durée.
L’utilisation des nouvelles technologies de l’information comme vecteur d’internationalisation de la formation.
L’accroissement du nombre de programmes de formation offerts à l’étranger et l’intérêt marqué des cégeps pour cette délocalisation des activités pédagogiques.
Grands enjeux du réseau des cégeps
Issus de ces tendances, certains enjeux se présentent aux cégeps quant au développement de leurs activités internationales. Certains enjeux sont largement partagés :
Le besoin de rendre plus fluides les processus migratoires pour les étudiants internationaux intéressés par le Québec comme destination d’études.
La mise à jour d’outils, de processus et de protocoles en matière de gestion de risques dans la conduite des activités internationales afin de faire face aux situations urgentes ou aux crises avec diligence.
Le développement d’outils d’analyse et de suivi des retombées de l’internationalisation (parcours de réussite des étudiants internationaux, impacts de la mobilité étudiante sortante sur la persévérance scolaire, etc.)
La promotion à l’étranger des diplômes délivrés par les cégeps (DEC et AEC ) pour en accroître la reconnaissance.
Le besoin de soutenir la mobilité du personnel non enseignant pour contribuer au développement de l’internationalisation des cégeps.
Priorités en matière d’internationalisation dans les années à venir selon les secteurs d’activités
Organisation des activités internationales
Promouvoir et représenter les intérêts du réseau des cégeps auprès d’instances politiques et internationales
55 %
Conclure de nouveaux partenariats institutionnels à l’étranger et consolider ceux existants
34 %
Développer des outils pour accompagner les cégeps dans les activités internationales (mécanismes de concertation, notes juridiques et d’information, services de consultation, etc.)
32 %
Internationalisation des programmes
Proposer des sessions de formation permettant de mieux internationaliser les programmes
76 %
Développer des projets avec le comité de travail sur l’internationalisation de la formation
59 %
Assurer une veille des nouvelles publications en matière d’internationalisation de la formation
48 %
Mobilité étudiante
Exercer une influence auprès du gouvernement pour augmenter les montants alloués à la mobilité étudiante
74 %
Gérer un programme de bourses de mobilité étudiante
63%
Proposer des sessions de formation/sensibilisation sur la gestion des projets de mobilité étudiante
52 %
Suggérer des établissements, partenaires et pays d’intérêt
50 %
Mobilité enseignante
Exercer une influence auprès du gouvernement pour augmenter les montants alloués à la mobilité enseignante
32 %
Gérer un programme de bourses de mobilité enseignante
28 %
Suggérer des établissements, partenaires et pays d’intérêt
24 %
Proposer des sessions de formation/sensibilisation sur la gestion des projets de mobilité enseignante
21 %
Accueil et recrutement d'étudiants internationaux
Faire de la représentation auprès des instances politiques du Québec et du Canada pour faire lever les barrières au recrutement et à la rétention des étudiants internationaux
78 %
Fournir des services-conseils en immigration aux cégeps
59 %
Explorer de nouveaux marchés (prospection)
50 %
Gérer les programmes d’exemption des droits de scolarité et de bourses d’excellence
48 %
Renforcer la notoriété du DEC et de l’AEC à l’étranger
48 %
Exportation du savoir-faire
Faire rayonner le réseau des cégeps auprès de bailleurs de fonds et gouvernements étrangers
50 %
Soutenir le déploiement de l’offre de programmes DEC et AEC à l’étranger
37 %
Développer l’expertise des cégeps dans la conduite de projets d’ESF
35 %
* Ces statistiques sont basées sur les réponses à un sondage complémentaire transmis aux cégeps et portant sur ce secteur d’activité
1. Hulme, M., Thomson, A., Hulme, R. et Doughty, G. (2014). Trading places: The role of agents in international student recruitment from Africa. Journal of further and higher education, 38(5), 674-689.
HigherEdMe (2019). Student Recruitment Services : Main student recruitment services for international students. Repéré à http://www.higheredme.com/student-recruitment-services/.
Concertation et coordination
L’une des forces du réseau des cégeps réside en sa capacité de concertation et de coordination. Elle permet d’assurer le partage des meilleures pratiques dans les cégeps, ainsi qu’une présence internationale reflétant les nombreuses expertises qui y sont développées. Pour ce faire, la DAI rassemble les 48 cégeps au sein du Comité des affaires internationales et des comités de travail portant sur les différents secteurs d’activités internationales.
Crédit : Fédération des cégeps
Remerciements
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La Direction des affaires internationales de la Fédération des cégeps souhaite remercier les cégeps qui ont pris le temps de remplir les différents questionnaires afin de réaliser ce Portrait des activités internationales des cégeps 2020. Merci également à M. Olivier Bégin-Caouette, Ph.D., professeur adjoint en enseignement supérieur comparé au Laboratoire interdisciplinaire de recherche sur l’enseignement supérieur de l’Université de Montréal, qui a préalablement interprété et analysé les résultats qui ont servi lors de la rédaction de cette étude.