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LA MOBILITÉ ÉTUDIANTE
ET ENSEIGNANTE

Crédit : iStock

La mobilité étudiante englobe les séjours à l’étranger, crédités ou non, permettant aux étudiants de réaliser un séjour d’études dans un établissement partenaire, un stage en milieu de travail, un stage d’observation, un projet d’initiation à la solidarité internationale ou un séjour linguistique. La mobilité enseignante renvoie aux séjours professionnels d’échanges, d’enseignement, de recherche et de perfectionnement disciplinaire et pédagogique menés à l’étranger.

La mobilité internationale favorise la réussite éducative, la motivation, le développement de compétences linguistiques, sociales et interculturelles de même que l’employabilité des étudiants.1

 

Les faits saillants

4093
étudiants

provenant de 44 cégeps ont participé à des activités de mobilité, soit 2,5 % des étudiants collégiaux en 2019 contre 3,2 % en 2014. 

63
%
des étudiants

ont participé à des projets de mobilité crédités en 2019 contre 48 % en 2014.

60
%
des étudiants

ayant réalisé un projet de mobilité provenaient du secteur préuniversitaire et 40 % du secteur technique en 2019.

 

 

9
cégeps

offrent des programmes menant à une double diplomation. En 2019, 222 étudiants internationaux ont obtenu un diplôme décerné par un cégep participant en plus du diplôme de leur établissement d’attache.

45
%
des enseignants

ayant effectué une activité de mobilité en 2019 étaient issus de l’enseignement technique, 40 % de l’enseignement préuniversitaire et 15 % de la formation générale.

La mobilité étudiante en chiffres

Crédit : Cégep Limoilou
Crédit : Cégep de Rimouski
Crédit : Dawson College
Crédit : Cégep de Saint-Laurent

En 2019, presque la totalité des cégeps ont organisé des séjours de mobilité auxquels plus de 4 000 étudiants ont participé sur un total de 167 031 étudiants inscrits dans les cégeps. Cette participation est supérieure à celle de 2010 (2 829 étudiants), mais légèrement inférieure à la participation observée en 2014 (4 379 étudiants). Le pourcentage d’étudiants du réseau collégial ayant réalisé un projet de mobilité a donc connu une légère diminution, passant de 3,2 % en 2014 à 2,5 % en 2019. Cette diminution est par ailleurs observable à l’échelle nationale : entre 2012 et 2015, la proportion d’étudiants universitaires canadiens ayant participé à un projet de mobilité a diminué, passant de 3,1 % à 2,3 %, alors que la proportion dans les collèges communautaires canadiens est demeurée stable, soit environ 1 %.1

La majorité des étudiants inscrits dans un programme préuniversitaire participent à des séjours culturels et linguistiques (crédités ou non). Les stages crédités demeurent plus fréquents pour les étudiants du secteur technique. Lorsqu’ils sont crédités, les projets de mobilité sont souvent plus pérennes, populaires et contribuent davantage à la valeur ajoutée d’une formation et d’un diplôme.2

La mobilité étudiante et les ententes

Signature d’ententes

L’étude nous démontre que les cégeps diversifient de plus en plus les pays dans lesquels ils ont des ententes de mobilité. En 2019, les cégeps comptaient 159 ententes de mobilité actives avec des partenaires provenant de 45 pays (30 pays en 2014). Parmi ces ententes, 77 ont été signées avec des partenaires européens, ce qui représente 48 % du total des ententes de mobilité (40 ententes avec la France). Les cégeps ont également de nombreuses ententes de mobilité en Amérique centrale et aux Antilles (25 %) et en Afrique subsaharienne (9 %). 82 % de ces ententes ont été conclues dans ces trois régions.

Les ententes à travers le monde

La mobilité entrante dans le cadre d'une entente

Dans le cadre de ces ententes, 1 397 étudiants inscrits dans un établissement étranger ont été accueillis par un cégep. Les établissements sondés indiquent que chaque entente qu’ils ont signée couvre, en moyenne, quatre de leurs programmes.

Crédit : iStock
La mobilité hors entente

Plusieurs séjours de mobilité se réalisent sans le concours de partenaires. La mobilité à l’extérieur d’ententes avait d’ailleurs fortement progressé entre 2005 et 2014. Or, la tendance semble se renverser. En 2019, 91 % des cégeps participants ont des ententes de mobilité actives et 31 % des étudiants participent maintenant à une activité de mobilité dans le cadre d’une entente, contre 18 % en 2014.

La double diplomation

Certaines ententes prévoient la double diplomation, sous forme de poursuite de parcours de formation dans les cégeps. Les étudiants qui complètent leur scolarité peuvent alors obtenir le diplôme de leur établissement d’attache et un diplôme de l’établissement partenaire. Ces modèles sont de plus en plus développés dans le réseau.

Plus de 200 étudiants internationaux ont obtenu un double diplôme en 2019, alors qu’aucun étudiant québécois n’en a obtenu. Généralement, les étudiants qui obtiennent la double diplomation sont des étudiants diplômés du BTS français qui souhaitent obtenir une reconnaissance de leur parcours en vue de poursuivre leurs études au cégep et obtenir le DEC. Les diplômés de ce parcours détiennent donc deux diplômes d’État.

Les pays dans lesquels les cégeps sondés réalisent le plus de projets de mobilité (avec ou sans entente) sont la France (91 % des cégeps), les États-Unis (50 %), l’Allemagne (39 %), la Belgique (35 %), le Costa Rica (35 %) et le Mexique (28 %).


Crédit : iStock

Les mesures pour accroître la mobilité étudiante

74 % des cégeps sondés ont adopté, entre 2014 et 2019, diverses mesures afin d’accroître la mobilité étudiante :

  • Promotion de la mobilité (site Web, réseaux sociaux, salons d’information, tournées des classes, etc.) (12 cégeps)
  • Développement de nouveaux partenariats (9)
  • Mise en place ou renouvellement de politiques et procédures pour les projets internationaux (8)
  • Création de postes en développement de projets internationaux (6)
  • Augmentation du soutien aux étudiants participants (financement, préparatifs, etc.) (5)
  • Renforcement de la structure d’encadrement de la mobilité étudiante (4)
  • Mise en place de bureaux d’information (3)
  • Sensibilisation des enseignants (2)
  • Amélioration du soutien aux enseignants-organisateurs (2)

Le financement de la mobilité étudiante

L’accroissement de la participation des étudiants aux projets est tributaire du financement de leurs activités de mobilité. Le financement institutionnel de la mobilité étudiante explique une variation de 26 % dans les taux de participation à ces activités dans les cégeps.1

En 2019, comme c’était le cas en 2010 et en 2014, les cégeps rapportent que la majorité des étudiants qui participent à un projet de mobilité s’autofinancent. Si plus d’étudiants ont obtenu une bourse de LOJIQ, du MEES, du gouvernement du Québec, des associations de parents et d’autres sources, ils sont moins nombreux à avoir été financés par leur cégep, par la fondation de ce dernier ou encore par les organisations non gouvernementales.

Les formations offertes aux étudiants permettent à ces derniers de s’outiller en vue de leur séjour à l’étranger, de s’approprier diverses consignes de sécurité et de mieux se préparer à d’éventuels chocs culturels. 41 des 46 cégeps sondés (89 %) organisent des formations pré-départ. Plus du tiers d’entre elles sont rendues obligatoires.

*Thématiques des autres formations offertes dans les cégeps :

  • Formations sur les préparatifs (bagages, documents, etc.) (6 cégeps)
  • Éthique de la mobilité (empreinte écologique, sociale, culturelle, etc.) (4)
  • Formations quant aux responsabilités et à la sécurité des étudiants en mobilité (4)
  • Connaissance du pays d’accueil (3)
  • Budget (3)
  • Formation linguistique (2)
  • Compétences acquises en mobilité (1)
  • Initiation à la coopération internationale (1)

Douze cégeps (26 %) organisent des formations au retour des étudiants afin que ces derniers puissent réfléchir sur leur expérience et consolider certains acquis.

Thématiques des formations post-retour :

  • Retours sur les expériences et bilans (9 cégeps)
  • Explication du choc du retour (5)
  • Consolidation et intégration des acquis (3)
  • Partage des expériences (3)
  • Évaluation du projet de mobilité (2)
  • Engagement étudiant (1)
  • Promotion de la mobilité étudiante (1)

En 2019, 28 % des cégeps ont instauré une forme d’évaluation systématique des retombées de mobilité contre 16 % en 2014. Cela répond à une préoccupation du Conseil supérieur de l’éducation qui, dans son avis sur l’internationalisation des formations collégiales, soulignait l’importance pour les établissements d’établir des formes d’évaluation permettant de rendre compte de façon fiable des retombées pédagogiques de la mobilité étudiante. 1

Les formes d’évaluation actuellement utilisées comprennent :

  • Un questionnaire en ligne pour les étudiants (8 cégeps)
  • La production d’un bilan annuel (4)
  • Des rencontres post-expérience de mobilité avec les étudiants (2)
  • Un questionnaire post-expérience pour les enseignants-accompagnateurs (2)
  • Un colloque d’étudiants racontant leur expérience (1)

La mobilité enseignante en chiffres

Crédit : Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu
Crédit : Cégep de Victoriaville
Crédit : Collège Montmorency
Crédit : Collège de Valleyfield

La mobilité enseignante constitue une forme de développement professionnel misant sur la capacité d’adaptation et l’implication des enseignants, tout en favorisant de nouvelles méthodes d’enseignement, l’innovation pédagogique et curriculaire.1 Ces activités reflètent une forme de coopération internationale et d’ESF qui reposent sur des relations de confiance et de compréhension mutuelle entre partenaires. Elles permettent le développement de nouvelles collaborations et l’actualisation des pratiques.2

Entre 2014 et 2019, 39 % des cégeps ont mis en place des mesures afin d’accroître la mobilité enseignante, parmi lesquelles :

  • Les communications et les rencontres dans les départements (8 cégeps)
  • La création de postes en développement de projets internationaux (4)
  • Des politiques et procédures pour les projets internationaux (3)
  • La publication d’appels de projets internationaux (3)
  • Le financement des activités de mobilité enseignante (3)
  • La mise en contact avec des organisations partenaires (2)
  • Le renforcement de la structure d’encadrement des enseignants-accompagnateurs (2)
  • L’organisation de sessions d’information pour enseignants (2)

Le nombre total d’enseignants ayant participé à un projet de mobilité est demeuré sensiblement le même depuis 2014. Le nombre d’enseignants ayant participé à l’accompagnement d’étudiants à l’étranger est en baisse : 61 % en 2019 contre 69 % en 2014. Une hausse du nombre d’enseignants de cégeps qui assistent à des conférences internationales, réalisent des projets d’échanges pédagogiques ou agissent à titre d’enseignant à l’étranger est observée.

La recherche comme activité internationale dans les cégeps


Les activités internationales en recherche demeurent tout aussi répandues en 2019 qu’en 2014. 29 % des cégeps sondés indiquent qu’au moins un de leurs enseignants a participé à des activités de recherche avec un ou des partenaires internationaux au cours de l’année.

Crédit : Cégep de Thetford

Le financement de la mobilité enseignante

Le nombre d’enseignants qui ont obtenu un appui financier ou une libération de la part de leur établissement est demeuré stable. Nous observons cependant une réduction du soutien financier de la fondation de l’établissement ou du syndicat. Il y a 56 enseignants qui ont profité du Programme de soutien à la mobilité enseignante du MEES géré par la Fédération des cégeps.

Les formations pré-départ offertes aux enseignants

Des formations pré-départ pour les enseignants ont été organisé par 22 cégeps (48 %). À l’instar des formations offertes aux étudiants, les rencontres auxquelles participent les enseignants portent, le plus souvent, sur la gestion du risque, l’intégration culturelle et la communication interculturelle.

Perspectives futures

La mobilité est au cœur du processus d’internationalisation des cégeps et 89 % des cégeps ont identifié les priorités qu’ils avaient établies en matière de mobilité étudiante et enseignante. Ces priorités consistent, entre autres, à :

  • Bonifier et structurer l’offre de projets internationaux pour encourager la mobilité étudiante (65 % des cégeps)
  • Promouvoir la mobilité enseignante sortante et accroître la participation des enseignants (48 %)
  • Développer et maintenir les ententes avec les partenaires internationaux (37 %)
  • Accroître la participation étudiante (35 %)
  • Mettre en place des mesures afin de stimuler, diversifier et appuyer la mobilité (33 %)