2020

Portrait des activités internationales des cégeps

Direction des affaires internationales

MOTS D’INTRODUCTION

Bernard Tremblay

Président-directeur général

La Fédération des cégeps est fière de présenter la cinquième édition du Portrait des activités internationales des cégeps, un outil de mesure incontournable pour le réseau collégial public québécois et mis à jour régulièrement depuis 2005.

De l’évolution des programmes à l’accueil et à l’intégration d’étudiants internationaux, en passant par les projets de mobilité étudiante et enseignante ainsi que par l’exportation du savoir-faire, l’internationalisation permet de construire et de partager des connaissances avec un vaste éventail de communautés et de milieux, ce qui entraîne assurément des répercussions positives sur la pratique éducative.

En effet, si les cégeps choisissent aujourd’hui de prendre avec autant de vigueur la voie de l’internationalisation, c’est parce qu’elle contribue à la formation de personnes qualifiées qui sont aussi des citoyens engagés et ouverts sur le monde, dotés d’une compréhension des enjeux autant locaux que globaux et capables de contribuer à l’innovation au sein de la société québécoise. C’est aussi parce que nous avons besoin d’accueillir davantage d’étudiants internationaux qui cherchent une nouvelle vie, qui s’investissent à fond dans leurs études et qui veulent s’enraciner un peu partout sur le territoire. Voilà qui s’avère bénéfique pour le Québec, pour son économie et pour la vitalité de ses régions.

Enfin, ce que ce nouveau Portrait des activités internationales démontre bien, c’est que les activités internationales occupent désormais une place prépondérante au cœur même de la mission et du projet éducatif des cégeps. La Fédération des cégeps s’engage à continuer de participer à leur développement afin que les cégeps forment des jeunes toujours plus au fait des réalités du Québec et du monde et, par conséquent, mieux préparés à y jouer un rôle actif.

Francis Brown Mastropaolo

Directeur des affaires internationales

Cette 5e édition du Portrait des activités internationales permet d’apprécier le développement de l’internationalisation des cégeps au cours des dernières années et de prendre la pleine mesure de l’ampleur et de la diversité des activités menées.

À ce chapitre, les cégeps s’inscrivent pleinement dans les tendances de l’internationalisation observées à l’échelle mondiale : transformation de la nature des projets de mobilité étudiante et enseignante, hausse importante du nombre d’étudiants internationaux, diversification des partenariats à l’étranger, développement de parcours internationalisés et renforcement des projets de coopération. Ici, comme ailleurs, les établissements d’enseignement supérieur font de plus en plus de l’internationalisation un facteur de persévérance et de réussite scolaire.

Par ailleurs, certaines réalités propres au réseau des cégeps, tels les facteurs régionaux ou linguistiques, peuvent avoir une influence sur l’organisation des activités internationales et doivent être considérées dans la lecture de ce Portrait. De façon générale, dans les cégeps, on constate un vif intérêt pour le développement de pratiques novatrices, tant en matière de recrutement international qu’en ce qui a trait à la délocalisation de la formation et à l’utilisation des nouveaux outils numériques, entre autres.

En terminant, je tiens à remercier les 46 cégeps qui ont pris part à cette étude exhaustive des activités internationales dans le réseau collégial. Je souligne aussi le solide engagement de toute l’équipe de la Direction des affaires internationales dans la production de ce Portrait, ainsi que la contribution de M. Olivier Bégin-Caouette, qui a au préalable interprété les résultats et fourni une analyse pertinente de ceux-ci.

Bonne lecture !

MÉTHODOLOGIE


Ce Portrait se base sur les résultats d’un questionnaire principal soumis en mai 2019 aux 48 cégeps membres de la Fédération des cégeps. Les données compilées portent sur l’année scolaire 2018-2019. Le questionnaire – dont plusieurs questions reprennent celles des études réalisées environ tous les 5 ans depuis 2000 – devait être rempli en ligne à partir de l’outil de sondage SurveyMonkeyLes répondants ont également rempli deux autres questionnairesau moyen du même outil : un premier portant spécifiquement sur l’exportation du savoir-faire (ESF) et un second demandant des précisions sur le recrutement international. 46 cégeps ont répondu, soit 98 % des établissements du réseau collégial public. Il s’agit du plus haut taux de réponse jamais obtenu (92 en 2014, 81 en 2010, 88 en 2005 et 65 en 2000). Certains cégeps n’ont pas répondu à l’ensemble des questions.  

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L'ORGANISATION
DES ACTIVITÉS INTERNATIONALES

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L’organisation des activités internationales renvoie à la reconnaissance de ces dernières par la mise en place de mesures, telles que l’instauration d’une structure administrative, leur inscription dans des documents officiels ainsi que l’octroi de responsabilités et de ressources conformes à leurs objectifs. Il s’agit de l’institutionnalisation de l’internationalisation.1

L’internationalisation des cégeps comprend plusieurs secteurs d’activité : la mobilité étudiante, la mobilité enseignante, le recrutement et l’accueil d’étudiants internationaux, l’internationalisation des programmes et l’ESF.

Les faits saillants

44
%
des cégeps

regroupaient les activités internationales sous une seule direction en 2019, marquant un retour vers une plus grande centralisation des opérations (32 % en 2014).

La mobilité étudiante,

le recrutement et l’accueil d’étudiants internationaux ainsi que l’internationalisation des programmes sont considérés comme les secteurs d’activité les plus importants par les cégeps.

L’ESF

est également un secteur jugé important vu l’augmentation significative du nombre de projets et de partenariats au cours des cinq dernières années.

 

La gestion des activités internationales

Divers modèles prévalent lorsqu’il est question de l’organisation des activités internationales dans les cégeps. Un modèle plus centralisé facilite la coordination, la cohérence et le financement des activités. Une approche favorisant la décentralisation engage un nombre plus important de membres du personnel dans l’intégration de l’internationalisation au sein de l’établissement.1

L’institutionnalisation des activités internationales dans les cégeps a débuté dans les années 2000. Un modèle centralisé – soit le regroupement des activités internationales sous une seule direction – a prévalu jusqu’en 2005 dans 51 % des cégeps. La tendance s’est ensuite inversée de 2010 à 2014, atteignant le niveau de décentralisation le plus important observé (68 % des cégeps).

Actuellement, un léger retour vers la centralisation est observé. Ce retour pourrait favoriser la cohérence et la stabilité des activités internationales au sein des cégeps.

Parmi les cégeps qui ont centralisé la gestion et l’organisation des activités internationales, neuf en ont confié la responsabilité à la Direction des études, cinq à un Bureau international, deux à la Direction générale et deux à la Direction de la formation continue.

La décentralisation des activités internationales

Dans les 26 cégeps qui attribuent la responsabilité des activités internationales à différents services ou directions, la Direction des études est généralement responsable de l’internationalisation des programmes, de la mobilité étudiante et de la mobilité enseignante. Dans 10 cégeps, la Direction des affaires étudiantes est responsable de la mobilité étudiante.

Il existe une grande diversité dans l’attribution des responsabilités relatives au recrutement d’étudiants internationaux et à l’ESF. Ces activités relèvent de différents services ou directions au sein des cégeps.

Les ressources humaines déployées

Au-delà de la répartition des responsabilités, les cégeps consacrent de plus en plus de ressources humaines à la réalisation du processus d’internationalisation. Le nombre de cégeps où un cadre au moins se consacre à l’organisation et à la gestion des activités internationales a augmenté de 28 % en 10 ans. C’est maintenant 84 % des cégeps qui confient un tel mandat à un cadre. La progression pour les employés professionnels, pour les techniciens et pour le personnel de soutien est encore plus marquée. En moyenne, les cégeps allouent, en ETC, 1,34 professionnel, 0,84 technicien et 0,78 cadre à l’internationalisation.

La reconnaissance institutionnelle de l’internationalisation

 

Si la mention de reconnaissance institutionnelle tend à fluctuer dans les documents officiels des établissements au fil du temps, elle est de nouveau à la hausse depuis 2014. En 2019, 93 % des cégeps mentionnent l’internationalisation dans leur plan stratégique, 54 % dans leur plan d’action alors que 63 % ont une politique internationale et 35 % une politique interculturelle.

La participation des cégeps à des réseaux

Plusieurs cégeps sont membres de différents réseaux qui facilitent la réalisation des projets et renforcent la collaboration interétablissements en matière d’internationalisation. Alors que 67% sont membres de CICan, 41% sont membres du RCCFC et 28% du BCEI.

Les priorités et les motivations en matière d’internationalisation

Les cégeps ont priorisé les secteurs d’activités internationales selon l’importance qui y était accordée dans leur établissement. On retrouve donc dans l’ordre : la mobilité étudiante, le recrutement et l’accueil des étudiants internationaux, l’internationalisation des programmes, la mobilité enseignante et l’ESF.

Si la mobilité étudiante figure toujours parmi les secteurs les plus priorisés par les cégeps, le recrutement et l’accueil des étudiants internationaux est jugé l’activité internationale la plus importante par un plus grand nombre de répondants. En près de 10 ans, cette activité est devenue prioritaire pour la moitié des cégeps comparativement au tiers d’entre eux en 2005.

Selon les cégeps, les cinq secteurs d’activité ci-dessous répondent à des objectifs différents.

Le financement des activités internationales par le MEES

 

Depuis l’élaboration de la Stratégie pour réussir l’internationalisation au Québec de 2002, le gouvernement du Québec a mis en place plusieurs programmes qui ont contribué à l’expansion, à la diversification et à la consolidation des activités internationales des cégeps. Ces programmes sont gérés par la Fédération des cégeps.

Ces leviers se sont avérés essentiels dans la cadence d’internationalisation adoptée par les établissements.

En 2019, 79 % des cégeps accordaient une forte importance aux exemptions des droits de scolarité supplémentaires exigibles des étudiants internationaux alors que cette proportion n’était que de 55 % en 2014 et 31 % en 2010.

Une forte majorité des cégeps considère que les programmes de bourses de courts séjours à l’extérieur du Québec et de mobilité enseignante exercent une forte influence dans le développement de leurs activités.

L’influence des programmes de mobilité artistique et culturelle et de bourses de courts séjours en collaboration avec les Universités technologiques et polytechniques du Mexique est moindre. La spécificité de ces programmes, tant en ce qui a trait aux normes qu’à la clientèle et aux partenaires visés, pourrait expliquer le fait que les cégeps leur accordent moins d’importance. Ils font tout de même appel à ces programmes.