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L'exportation
du savoir-faire

Crédit : iStock

L’exportation du savoir-faire (ESF) renvoie aux activités de partage d’expertises et de services éducatifs, incluant l’appui institutionnel, le renforcement des capacités, la délocalisation des programmes et la coopération internationale réalisées par les cégeps auprès de partenaires étrangers.

Les faits saillants

23
cégeps

sont actifs en ESF. Parmi ceux-ci, 21 cégeps menaient 87 projets dans 27 pays en 2019, contre 66 projets dans 22 pays en 2014. En plus de l’augmentation du nombre de projets, une diversification des pays d’intervention est observée.

46
%
des projets

ont été menés en Afrique subsaharienne et 34 % en Amérique latine et aux Antilles en 2019.

86
 ententes

de partenariats en matière d’ESF étaient en vigueur en 2019, représentant une hausse significative par rapport à 2010 (46) et 2014 (48).

Les cégeps travaillent

étroitement avec une diversité de partenaires étrangers, dont des établissements d’enseignement supérieur (58 %) ainsi que des ministères et des organismes gouvernementaux (17 %).

12
des 39 cégeps

qui n’offrent pas de programmes délocalisés à l’étranger envisagent d’en développer dans les prochaines années. La délocalisation de programmes à l’étranger suscite un intérêt grandissant.

L’évolution de l’ESF au sein des cégeps

Le nombre de cégeps participant à des projets dans ce secteur d’activité a légèrement diminué au cours des 10 dernières années. Toutefois, une remontée du nombre de projets réalisés et du nombre de pays visés est observée, malgré la baisse constatée en 2014.

Le déploiement de l’ESF dans le monde

En 2019, près de la moitié des projets d’ESF (46 %) ont été réalisés en Afrique subsaharienne. De fait, ce sont 14 cégeps qui étaient actifs dans 11 pays de cette région du globe. Il est à noter que 25 % de ces projets ont eu lieu au Sénégal et 8 % au Mozambique.

Du côté de l’Amérique latine et des Antilles, 30 projets dans huit pays de la région ont été conduits par 14 cégeps. La Colombie trônait au premier rang des pays ayant la plus forte présence des cégeps, avec 8 % du total des projets d’ESF.

En Europe, six cégeps ont mené huit projets d’ESF, alors que les partenaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient ont compté sur sept cégeps pour mener aussi huit projets dans ce secteur d’activité.

Le Sénégal et la Colombie figurent en tête de lice des pays prioritaires pour le développement de projets d’exportation du savoir-faire, suivis du Mexique, de la Tunisie, du Maroc, de la Côte d’Ivoire et du Pérou.


Il y a 40 projets en Afrique subsaharienne provenant de 14 cégeps différents:
  • Sénégal : 22 projets – 14 cégeps
  • Mozambique : 7 projets – 6 cégeps
  • Cameroun : 2 projets – 2 cégeps
  • Côte d’Ivoire : 2 projets – 2 cégeps
  • Burkina Faso : 1 projet – 1 cégep
  • République démocratique du Congo : 1 projet – 1 cégep
  • Gabon : 1 projet – 1 cégep
  • Gambie : 1 projet – 1 cégep
  • Kenya : 1 projet – 1 cégep
  • Mali : 1 projet – 1 cégep
  • Tanzanie : 1 projet – 1 cégep
Il y a 30 projets en Amérique latine et aux Antilles provenant de 14 cégeps différents:
  • Colombie : 7 projets – 6 cégeps
  • Bolivie : 6 projets – 5 cégeps
  • Haïti : 5 projets – 5 cégeps
  • Mexique : 4 projets – 4 cégeps
  • Pérou : 4 projets – 2 cégeps
  • Honduras : 2 projets – 1 cégep
  • Équateur : 1 projet – 1 cégep
  • Grenade : 1 projet – 1 cégep
Il y a 8 projets en Afrique du Nord et au Moyen-Orient provenant de 7 cégeps différents:
  • Tunisie : 4 projets – 3 cégeps
  • Maroc : 2 projets – 2 cégeps
  • Algérie : 1 projet – 1 cégep
  • Liban : 1 projet – 1 cégep
Il y a 8 projets en Europe provenant de 6 cégeps différents:
  • France : 5 projets – 4 cégeps
  • Belgique : 2 projets – 2 cégeps
  • Moldavie : 1 projet – 1 cégep
Il y a un projet en Asie-Pacifique provenant d’un cégep :
  • Chine : 1 projet – 1 cégep
Il y a 40 projets en Afrique subsaharienne provenant de 14 cégeps différents:
  • Sénégal : 22 projets – 14 cégeps
  • Mozambique : 7 projets – 6 cégeps
  • Cameroun : 2 projets – 2 cégeps
  • Côte d’Ivoire : 2 projets – 2 cégeps
  • Burkina Faso : 1 projet – 1 cégep
  • République démocratique du Congo : 1 projet – 1 cégep
  • Gabon : 1 projet – 1 cégep
  • Gambie : 1 projet – 1 cégep
  • Kenya : 1 projet – 1 cégep
  • Mali : 1 projet – 1 cégep
  • Tanzanie : 1 projet – 1 cégep
Il y a 30 projets en Amérique latine et aux Antilles provenant de 14 cégeps différents:
  • Colombie : 7 projets – 6 cégeps
  • Bolivie : 6 projets – 5 cégeps
  • Haïti : 5 projets – 5 cégeps
  • Mexique : 4 projets – 4 cégeps
  • Pérou : 4 projets – 2 cégeps
  • Honduras : 2 projets – 1 cégep
  • Équateur : 1 projet – 1 cégep
  • Grenade : 1 projet – 1 cégep
Il y a 8 projets en Afrique du Nord et au Moyen-Orient provenant de 7 cégeps différents:
  • Tunisie : 4 projets – 3 cégeps
  • Maroc : 2 projets – 2 cégeps
  • Algérie : 1 projet – 1 cégep
  • Liban : 1 projet – 1 cégep
Il y a 8 projets en Europe provenant de 6 cégeps différents:
  • France : 5 projets – 4 cégeps
  • Belgique : 2 projets – 2 cégeps
  • Moldavie : 1 projet – 1 cégep
Il y a un projet en Asie-Pacifique provenant d’un cégep :
  • Chine : 1 projet – 1 cégep

Les services offerts

Les principaux services intégrés aux projets d’ESF par les cégeps en 2019 :

  • Accompagnement à l’élaboration, à la révision et à l’évaluation de programmes d’études (28 projets)
  • Formation des enseignants ou formateurs (23)
  • Soutien aux projets d’infrastructures et d’équipement (choix de l’équipement, conception des installations) (19)
  • Perfectionnement des ressources humaines (18)
  • Appui à la gouvernance des établissements (14)
  • Adéquation formation-emploi (13)
  • Évaluation des besoins, analyse et planification des systèmes d’éducation (7)
  • Appui à la gestion des programmes d’études (4)
  • Recherche appliquée (4)
Crédit : Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu
Crédit : Cégep de Victoriaville
Crédit : Cégep de Saint-Laurent
Crédit : Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu
Crédit : Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu
Crédit : Collège Montmorency

Les partenariats développés

Les principaux partenariats développés pour les projets d’ESF

Les cégeps travaillent étroitement avec une diversité de partenaires afin de réaliser des projets structurants à l’étranger. Le nombre d’ententes signées avec des partenaires a augmenté depuis les dernières années, passant de 46 en 2010 à 86 en 2019.

En 2019, les 40 projets réalisés par les cégeps en Afrique subsaharienne impliquent plus de 46 ententes de partenariats avec d’autres établissements d’enseignement supérieur technique, ainsi que des ministères, des universités, des entreprises privées et des ONG situées à l’extérieur du Canada. Les 30 projets réalisés par les cégeps en Amérique latine et aux Antilles impliquent 30 ententes de partenariat avec ces mêmes catégories de partenaires, de même qu’avec des ONG québécoises et canadiennes. À noter que les projets réalisés en Asie-Pacifique et en Afrique du Nord et au Moyen-Orient impliquent seulement comme partenaires des établissements qui offrent des formations techniques.

Les partenaires québécois ou canadiens

Parmi les 46 cégeps répondants, 16 (35 %) ont signé des ententes avec des partenaires québécois ou canadiens afin de réaliser des projets d’ESF. Ces partenaires sont souvent issus des milieux de l’éducation (75 % sont des collèges, 50 % des universités, 25 % des réseaux d’établissements et 13 % des commissions scolaires), des ONG (44 %) ou des entreprises privées (31 %).

La participation à des réseaux et consortiums

Outre ces ententes individuelles, les cégeps font également partie de différents regroupements qui facilitent la réalisation de projets d’ESF, notamment des associations telles que CICan.

De plus, 32 % des cégeps rapportent mettre en œuvre des projets d’ESF en consortium avec d’autres organisations, notamment des collèges du Québec et du Canada (dans le cas de 13 cégeps), des universités (2 cégeps), des ONG (1 cégep), des partenaires étrangers (1 cégep) et des entreprises privées (1 cégep).

1. Hulme, M., Thomson, A., Hulme, R. et Doughty, G. (2014). Trading places: The role of agents in international student recruitment from Africa. Journal of further and higher education, 38(5), 674-689. HigherEdMe (2019). Student Recruitment Services : Main student recruitment services for international students. Repéré à http://www.higheredme.com/student-recruitment-services/.

Le financement et les ressources allouées à l’ESF

Le financement

Les projets d’ESF varient en taille et en budget. Neuf des 23 cégeps qui réalisent des projets d’exportation du savoir-faire ont précisé la valeur approximative des 50 projets auxquels ils ont contribué. Un peu plus de la majorité des projets (56 %) ont une valeur comprise entre 100 000 $ et 500 000 $ dollars canadiens, et 10 % des projets ont une valeur de moins de 100 000 $.

Un peu plus du tiers des projets (34 %) ont une valeur supérieure à un demi-million de dollars canadiens, ce qui représente une hausse par rapport à 2010, où seulement 14 % de l’ensemble des projets financés étaient d’une telle ampleur. Bien que les cégeps réalisent moins de projets d’ESF en 2019 qu’en 2010, la valeur de ces projets est supérieure à ce qu’elle était en 2010.

Les cégeps qui ont indiqué les sources de financement des 44 projets auxquels ils participent révèlent que 70 % de ceux-ci sont financés indirectement par AMC par le biais des programmes gérés par des organisations tierces et que 20 % sont financés directement par AMC.

Les ressources humaines

Les sommes consacrées à l’ESF servent, en partie, à recruter du personnel capable de mener à bien ces projets. Si 23 cégeps indiquent être actuellement actifs en ESF, 33 établissements ont indiqué qu’ils allouent des ressources humaines à ce secteur d’activité. Au total, 7 cégeps ont des enseignants, 10 des employés de soutien, 7 des techniciens, 16 des professionnels et 20 des cadres qui y dédient du temps. Que ce soit à temps plein ou à temps partiel, ces employés se consacrent tous à l’ESF et aux tâches administratives qui y sont associées.

Offre de formations à l’étranger

Depuis 2010, les cégeps proposent à des étudiants des programmes de formation complets, soit le DEC et l’AEC, sans quitter leur pays d’origine. L’offre de programmes délocalisés des cégeps a bondi depuis 2014, passant de 4 à 18 programmes en 2019.

En 2010 et 2014, les cégeps ne proposaient que des AEC à l’étranger. Sept cégeps du réseau offrent maintenant un total de 18 programmes (2 DEC et 16 AEC ) dans six pays différents, alors que seulement quatre pays étaient impliqués en 2014. Sur les 864 étudiants inscrits, plus de la moitié (57 %) sont d’Algérie et près du tiers (28.9 %) de Chine. Les AEC en gestion des entreprises et en gestion des réseaux informatiques demeurent populaires, comptant respectivement 25 % et 14 % des étudiants.

Parmi les 39 cégeps qui n’offrent pas de DEC ou d’AEC à l’étranger en 2019, 12 (31 %) songent à ouvrir de tels programmes à l’international prochainement.

Avantages de l’ESF

Crédit : Fédération des cégeps

La participation à ce type de projets présente plusieurs avantages pour les cégeps:

  • Contribue au processus général d’internationalisation de l’établissement (81 % des cégeps)
  • Offre des occasions de perfectionnement pour le personnel (70 %)
  • Aide à la recherche de nouvelles sources de financement pour soutenir le rayonnement (63 %)
  • Dégage une marge financière positive (56 %)
  • Favorise de nouvelles occasions de rayonnement international (56 %)
  • Aide au recrutement de nouveaux étudiants internationaux (52 %)
  • Crée un portefolio de projets réalisés par l’établissement (48 %)
  • Offre de nouvelles occasions de mobilité pour les étudiants (44 %)

Perspectives futures

Les modalités de l’implication des cégeps en ESF se sont transformées depuis une trentaine d’années. En renforçant les capacités de leurs partenaires et en contribuant eux-mêmes à l’offre de formation dans plusieurs pays, les cégeps du Québec continuent de faire rayonner leur expertise, laquelle fait l’objet d’un intérêt toujours grandissant, et ce, dans un éventail de secteurs de formation. La création, en 2019, d’un service partagé au bénéfice des 48 cégeps assure le développement de ce secteur d’activité et, plus largement, a des impacts directs sur l’internationalisation du réseau.