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Montréal, le 25 août 2017 — À la suite d’une vaste consultation menée auprès de ses membres à l’aube des 50 ans du réseau collégial public, la Fédération des cégeps présente aujourd’hui ses priorités pour la prochaine année scolaire. Les préoccupations actuelles des cégeps peuvent être regroupées sous trois enjeux importants : le leadership, la concurrence et la capacité d’adaptation.

Un leadership à consolider

L’année 2017-2018 marque le 50e anniversaire du réseau collégial public. En 1967, les 12 premiers cégeps ouvraient en effet leurs portes. Pour la Fédération, le Québec peut être fier de son réseau collégial, dont la création a permis une véritable démocratisation de l’éducation, avec la présence de 48 établissements d’enseignement supérieur sur tout le territoire qui, avec les centres qui leur sont rattachés, représentent aujourd’hui 96 points de service. Cette proximité entre les maisons d’enseignement et les étudiants constitue précisément l’une des forces du système d’éducation québécois. Le cégep a ainsi contribué à extirper le Québec de ce qu’on a appelé « la grande noirceur » et à bâtir une société moderne et prospère. Il a également favorisé l’émergence d’une société plus égalitaire par l’accès des femmes à l’enseignement supérieur. Avant son avènement, le Québec formait l’une des sociétés les moins scolarisées en Occident. Aujourd’hui, il peut se vanter de compter parmi les sociétés les plus avancées sur ce plan. À l’échelle du Canada, le Québec occupe désormais la première place en matière d’obtention du diplôme postsecondaire chez les 18-24 ans, 47 % de la population détenant un tel diplôme, contre 29,9 % en Ontario, par exemple. En 50 ans, 2 millions de jeunes ont obtenu un diplôme au cégep pour prendre ensuite pleinement leur place dans la société, comme citoyens et comme travailleurs, s’inscrivant résolument dans leur époque et contribuant à leur tour au progrès et à l’avancement de la collectivité.

Avec le cégep, le Québec s’est doté d’un établissement dont la mission est double : former de véritables citoyens actifs dans la société capables de penser, d’analyser, ayant une conscience sociale et une conception humaniste de la vie, et préparer des étudiants au marché du travail ou à la poursuite de leurs études au niveau universitaire. Véritable microcosme de la société, où se côtoient des individus de toutes origines et conditions sociales, le cégep déploie devant chaque jeune tout l’éventail des possibles, en l’immergeant dans un environnement éducatif favorisant l’apprentissage des arts, de la culture, de la science, des langues, du sport, de la philosophie et des affaires, modelant ainsi des individus capables de pensée critique, d’évolution, de réflexion et d’ouverture 2 aux autres et au monde. Le cégep participe ainsi activement à déterminer les choix de vie de ses étudiants, comme le souhaitaient les auteurs du rapport Parent.

Ce grand succès québécois que représente le cégep ne doit toutefois pas être tenu pour acquis. C’est pourquoi la Fédération entend réitérer en 2017-2018 que le progrès socioéconomique du Québec peut et doit prendre davantage appui sur l’expertise des cégeps, qui constituent le meilleur choix pour faire face aux défis qui nous attendent collectivement, alors que s’amorce notamment une quatrième révolution industrielle et que les bouleversements sociaux nous interpellent quotidiennement. Pour ce faire, il faut les soutenir dans leur évolution afin de faire face à ces transformations, financièrement bien sûr, mais aussi en leur reconnaissant l’autonomie nécessaire à une institution d’enseignement supérieur.

Les cégeps sont disposés à aller encore plus loin dans leur réponse aux besoins actuels et à venir de notre société, mais un trop grand nombre d’obstacles brident encore leur leadership et les empêchent de jouer pleinement leur rôle, dans le meilleur intérêt de la population, des entreprises et des organismes. Au-delà du niveau de ressources qui demeure un enjeu, le modèle de financement des cégeps est aujourd’hui obsolète et n’offre qu’une solution partielle face aux réalités économiques et sociales qui varient d’une région à l’autre. Et que dire des besoins qui émergeront de l’adaptation de la formation au virage numérique?

Devant la disponibilité fluctuante des ressources de l’État, il est par ailleurs essentiel de soutenir la capacité des cégeps à développer leur financement autonome. La Fédération des cégeps fera valoir le point de vue de son réseau sur ces questions tout au long de l’année.

Miser sur notre système d’éducation dans un environnement concurrentiel

Avec l’omniprésence des technologies et les effets de la mondialisation, notamment, l’offre de formation est aujourd’hui aussi large que variée, de provenance diverse et de qualité variable. Désormais, les enjeux en matière de formation sont internationaux et un nombre grandissant de joueurs ne cessent d’émerger dans ce domaine qu’on peut maintenant qualifier d’industrie. Cependant, dans le vaste éventail de formations offertes, bon nombre ne permettent pas d’acquérir des compétences valables et transférables. Le régime québécois de qualification de la main-d’oeuvre ne distingue pas suffisamment le bon grain de l’ivraie.

En 2017-2018, la Fédération des cégeps entend réitérer, tant auprès des milieux d’affaires et économiques que du gouvernement, l’importance de privilégier l’acquisition par les travailleurs d’une formation continue qualifiante donnée par les établissements d’enseignement, qui sont un gage de qualité.

Le Québec accuse actuellement un retard important en matière de productivité, une situation qui soulève des enjeux de qualification de la main-d’oeuvre, face auxquels l’éducation constitue la meilleure des solutions. D’autant plus que la quatrième révolution industrielle qui s’amorce viendra imposer un nouveau rehaussement des qualifications des travailleurs. Faire face à ces défis demande un déploiement de formations initiales qualifiantes à l’intention des Québécoises et des Québécois, mais 3 aussi, et plus que jamais, le développement d’une réelle culture de la formation tout au long de la vie, afin que notre société profite d’une économie compétitive et prospère.

La Fédération des cégeps interpellera donc les différents acteurs concernés, dont le gouvernement, qu’elle espère voir mettre en place des mesures pour accorder des avantages aux entreprises ayant recours aux cégeps pour la formation de leur personnel, et même resserrer les critères de la Loi favorisant le développement et la reconnaissance des compétences de la main-d’oeuvre (communément appelée Loi du 1 %) afin que les budgets de formation des entreprises soient attribués à des formations réellement qualifiantes, contribuant à une véritable hausse des compétences professionnelles des travailleurs.

Le Québec possède un système d’éducation de grande qualité apte à répondre aux besoins de formation des individus et des entreprises. La Fédération des cégeps entend le rappeler dans tous les milieux au cours de la prochaine année. Elle fera valoir aussi que la formation donnée au cégep comprend une composante de formation générale qui enrichit les individus, faisant d’eux des citoyens capables de réflexion et d’ouverture, et des travailleurs ouverts, prêts à évoluer et à s’adapter à de nouvelles réalités socioéconomiques.

Les moyens de s’adapter aux réalités d’aujourd’hui et de demain

Pour que le Québec puisse miser davantage sur les cégeps et que ceux-ci soient en mesure de consolider leur leadership en matière de formation, les établissements du réseau collégial doivent pouvoir disposer de plus d’autonomie et de souplesse, notamment dans leur offre de formation. Si le projet de règlement modifiant le Règlement sur le régime des études collégiales (RREC), publié en juin dernier dans la Gazette officielle du Québec, propose des mesures facilitant notamment l’accès aux programmes menant à une attestation d’études collégiales (AEC) et ajoutant des éléments de formation visant le développement de la langue d’enseignement et de la langue seconde en lien avec la spécialisation, aucun changement significatif n’est prévu pour les programmes menant au diplôme d’études collégiales (DEC).

Or, si la Fédération salue le fait que des mesures sont mises de l’avant pour insuffler une souplesse supplémentaire en formation continue, les programmes de DEC doivent également pouvoir être offerts avec plus de flexibilité, en concordance avec les besoins des étudiants et ceux du marché du travail. Rappelons que le DEC constitue le coeur de la formation collégiale et qu’il doit le demeurer.

La Fédération fera à nouveau connaître la position des cégeps sur cette question, une position maintes fois exprimée, notamment dans un mémoire qu’elle a déposé en automne 2016, et dans le cadre de nombreux travaux menés depuis plusieurs années. La Fédération estime qu’il est urgent que le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur propose un ensemble complet d’orientations à cet égard. Il faut souligner que le rapport du chantier sur l’offre de formation collégiale (rapport Demers), déposé en juin 2014, proposait aussi de nombreux changements réglementaires destinés à accroître la capacité des cégeps à mieux servir les Québécois et les entreprises. La Fédération des cégeps entend d’ailleurs rappeler que les pistes contenues dans ce rapport obtenaient en majorité l’adhésion des cégeps, qui s’attendaient à voir le gouvernement y donner suite.

Le Conseil supérieur de l’éducation, dans son avis publié à l’automne 2015 et intitulé Retracer les frontières des formations collégiales : entre l’héritage et les possibles — Réflexions sur de nouveaux diplômes collégiaux d’un niveau supérieur à celui du DEC technique, proposait également des pistes de réflexion importantes à cet égard. La mise en œuvre de ces pistes permettrait de faire évoluer la formation collégiale afin qu’elle soit davantage au diapason de l’évolution du Québec, face aux défis de l’avenir.

Pour illustrer la situation actuelle, et surtout l’urgence d’y apporter les correctifs qui s’imposent, rappelons que la révision d’un programme de DEC est placée entièrement sous la responsabilité du ministère dont relèvent les cégeps et peut demander plusieurs années avant d’être complétée, à partir du moment où le ministère accepte d’en entreprendre la révision… Il va sans dire que les cégeps partagent à cet égard l’exaspération qu’on peut percevoir à l’occasion dans le discours des entreprises, sans malheureusement disposer actuellement de leviers pour remédier à la situation.

La Fédération des cégeps est le regroupement volontaire des 48 collèges publics du Québec. Elle a été créée en 1969 dans le but de promouvoir le développement de la formation collégiale et des cégeps. Elle agit comme porte-parole officiel et lieu de concertation des cégeps, à qui elle offre des services en matière de pédagogie, d’affaires étudiantes, d’affaires internationales, de formation continue et de services aux entreprises, de financement, de recherche, de ressources humaines, d’évaluation de la scolarité, d’affaires juridiques, de ressources informationnelles, de négociation et de relations du travail. La Fédération des cégeps représente les collèges pour la négociation des conventions collectives. www.fedecegeps.qc.ca.

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Source : Fédération des cégeps

Renseignements : Judith Laurier, directrice des communications, 514 381-8631, poste 2337; cellulaire : 514 239-2088

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