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La Fédération des cégeps s’oppose à la proposition de rendre obligatoire le cégep francophone
La Fédération des cégeps s’oppose à la proposition de rendre obligatoire le cégep francophone
Montréal, le 31 mai 2005 – La proposition de rendre obligatoire la fréquentation du cégep francophone, qui doit être débattue en fin de semaine par les délégués au congrès national du Parti Québécois, est inappropriée et incompatible avec l’enseignement supérieur. «Cette proposition est une mauvaise solution à un problème qui n’existe pas au collégial», a indiqué M. Gaëtan Boucher, président-directeur général de la Fédération des cégeps. D’ailleurs, en 2001, la Commission des États généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec, créée par le gouvernement du Parti Québécois, a conclu que le libre choix de la langue d’enseignement au collégial ne doit pas être remis en question.
Des chiffres concluants
Les cinq cégeps anglophones du Québec accueillent actuellement quelque 23 000 étudiants et étudiantes, soit le même nombre qu’en 1992. De ce nombre, 6000 étudiants sont allophones. Or, on observe que sur une période d’un peu plus de dix ans, soit entre 1992 et 2003, la proportion d’allophones qui choisissent plutôt d’étudier dans un cégep francophone a augmenté de 6,6 %. Cette tendance, qui illustre la force d’attraction du français au cégep, coïncide avec l’un des constats posés dernièrement par l’Office québécois de la langue française quant à l’attrait du français comme langue parlée au foyer.
Par ailleurs, un certain nombre d’étudiants francophones choisissent de poursuivre leurs études supérieures en anglais. Il s’agit là d’une décision de jeunes adultes – les étudiants du collégial ont en moyenne 19,4 ans –, qui est prise dans une perspective de cheminement scolaire et professionnel. En 2003, environ 5000 étudiants francophones ont ainsi opté pour le cégep anglophone. Cela représente 4,5 % de l’ensemble des collégiens de langue maternelle française. Cette proportion a légèrement augmenté, de 1,8 %, depuis 1992.
Du côté des étudiants anglophones, on remarque une légère hausse de 1,3 % de la fréquentation du cégep francophone par rapport à 1992. En 2003, 819 d’entre eux y étudient, soit une proportion de 6,3 % de l’ensemble des collégiens de langue maternelle anglaise.
Le cégep, niveau d’enseignement post-obligatoire
Sur la base de ces chiffres, la Fédération des cégeps juge démesurée la proposition de modifier la loi pour rendre obligatoire la fréquentation du cégep en français. Qui plus est, le cégep, comme l’université, se situe à un niveau d’enseignement post-obligatoire. Voudra-t-on également restreindre l’accès à l’université anglophone? Pour la Fédération, la ligne de démarcation doit se situer à la fin du secondaire, qui est le niveau d’enseignement obligatoire au Québec.
Un débat tranché en 2001
À la suite d’une vaste consultation, et en prenant appui sur une vision toujours pertinente aujourd’hui, la Commission des États généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec a recommandé de préserver le libre choix de la langue d’enseignement au cégep. À son avis, le collégial peut être, «à l’image du Québec de demain», un lieu de maîtrise du français en même temps que de perfectionnement de l’anglais et d’une troisième langue. Pour la Fédération, c’est résolument dans cette direction qu’il faut continuer d’avancer.
Dans la foulée du rapport de la Commission, chaque cégep, francophone et anglophone, s’est doté d’une politique linguistique depuis le 1er octobre 2004. Les cégeps francophones y traitent du français comme langue prépondérante d’enseignement et de travail, et les cégeps anglophones y valorisent le français comme langue seconde.
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