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La Fondation des bourses du millénaire n’est pas du tout adaptée aux besoins du Québec, affirme la Fédération des cégeps devant le Comité permanent des finances de la Chambre des communes
La Fondation des bourses du millénaire n’est pas du tout adaptée aux besoins du Québec, affirme la Fédération des cégeps devant le Comité permanent des finances de la Chambre des communes
Montréal, le 27 avril 1998 – La Fédération des cégeps s’oppose au projet de loi C-36 créant la Fondation canadienne des bourses du millénaire tel qu’il est formulé actuellement et demande qu’il soit amendé afin de permettre des ententes particulières avec les provinces : c’est ce qu’elle a déclaré aujourd’hui devant les membres du Comité permanent des finances de la Chambre des communes, qui tiennent des audiences sur le projet de loi. Cet amendement devrait permettre au Québec de recevoir sa juste part des fonds versés à la Fondation et de les investir dans son système d’enseignement supérieur, y compris dans l’amélioration de son régime de prêts et bourses. C’est M. Réginald Lavertu, président sortant et membre du conseil d’administration de la Fédération des cégeps, directeur général du Collège de Rosemont, qui a présenté le mémoire de la Fédération au Comité permanent des finances.
Le projet de loi C-36 ne tient aucun compte de tout ce que le Québec a accompli depuis 30 ans en matière d’aide financière aux étudiants, de gratuité scolaire, d’accessibilité à l’enseignement supérieur et de limitation de l’endettement, souligne la Fédération des cégeps dans son mémoire. La Fondation des bourses du millénaire viendrait donc faire double emploi avec ce qui existe déjà, un dédoublement d’autant plus inacceptable que des sommes considérables sont en jeu et que les établissements d’enseignement supérieur du Québec sont à bout de ressources. À eux seuls, les cégeps ont dû absorber des coupures budgétaires de 209 millions de dollars au cours des six dernières années, auxquelles s’ajoute la compression de 56,5 millions imposée l’an prochain. Les services directs aux étudiants ont gravement souffert de toutes ces coupures.
La Fédération des cégeps a rappelé que le Québec, qui s’est retiré dès 1964 du Programme canadien de prêts aux étudiants dont toutes les autres provinces font toujours partie, a bâti un des meilleurs régimes d’aide financière au Canada et même comparativement à d’autres pays industrialisés. L’aide maximale accordée, qui est supérieure à ce qui est consenti ailleurs, l’endettement des étudiants, qui y est inférieur, ou encore la part du P.I.B. qui y est investie (0,45 % contre 0,38 % en Ontario) montrent le caractère avantageux du régime québécois par rapport à d’autres. Cela ne signifie pas que ce régime couvre tous les coûts engendrés par les études. Une enquête récente menée auprès des étudiants de cégep révèle que 25 % d’entre eux ont des difficultés financières importantes, il y a donc encore des améliorations à y apporter. Toutefois le Québec doit pouvoir le faire en fonction de ses besoins et de ses priorités.
La Fédération des cégeps souhaite donc que les négociations bilatérales qui se sont engagées entre le gouvernement fédéral et celui du Québec donnent des résultats satisfaisants pour tous. « Nous pensons qu’il est possible, avec un peu d’imagination, de faire en sorte que la contribution fédérale soit versée au Québec tout en assurant une visibilité à l’origine canadienne des fonds et dans le respect de la compétence provinciale en matière d’éducation », a-t-elle déclaré, en demandant aux parlementaires canadiens d’apporter leur soutien à ces négociations. La Fédération des cégeps regroupe les 48 cégeps du Québec, dont elle est le porte-parole officiel.