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56,5 millions de compressions dans les cégeps l’an prochain : une « mission » tout aussi impossible, affirme la Fédération des cégeps

Montréal, le 25 mars 1998 – « Même si le gouvernement a fait un effort pour que la compression imposée aux collèges l’an prochain soit moins élevée que prévu, 56,5 millions de dollars cela reste énorme et il sera tout aussi impossible aux cégeps de l’absorber  » : c’est ce qu’a déclaré aujourd’hui le président-directeur général de la Fédération des cégeps, M. Gaëtan Boucher, à l’issue du dépôt des prévisions de dépenses gouvernementales pour l’année financière 1998-1999 à l’Assemblée nationale. Le gouvernement impose une « coupure » de 56,5 millions de dollars au réseau collégial public pour l’année scolaire 1998-1999. « Comment les cégeps pourraient-ils appliquer cette compression sans porter un coup fatal aux services directs aux étudiants? s’est interrogé M. Boucher. C’est impensable. Nous n’aurons donc pas d’autre choix que d’envisager la présentation de budgets déficitaires pour l’an prochain, même si nous n’avons pas le droit de le faire. »

Tout au long des derniers mois, les cégeps ont exprimé leur opposition très nette à la « coupure » de plus de 80 millions de dollars que le gouvernement voulait leur imposer en 1998-1999. Ils ont été entendus en partie mais cela ne diminue en rien la gravité de leur problème. « Nous avons dit maintes fois que toute autre réduction de services mettrait en cause la qualité de la formation collégiale et que nous refuserions de franchir ce pas, a rappelé le président-directeur général de la Fédération des cégeps. Tout ce qui pouvait être réduit a déjà été réduit, tout est au seuil minimal acceptable dans les collèges actuellement : le soutien technique en laboratoire, l’orientation, le soutien à la réussite, les bibliothèques, les centres d’aide à l’apprentissage, l’aide et le développement pédagogiques, les activités de recherche, la formation continue, etc. On ne peut pas y toucher davantage. »

Et il n’y a pas de solution de rechange, hormis la voie du déséquilibre budgétaire. Financés à près de 90 % par l’État, les collèges n’ont quasiment pas de revenus autonomes et 80 % de leurs ressources sont réservés à la masse salariale du personnel syndiqué. Le seul endroit où appliquer la compression serait l’enveloppe consacrée aux dépenses courantes et au soutien à l’enseignement, c’est-à-dire aux services directs aux étudiants.

« Nous nous trouvons devant un paradoxe absurbe, a souligné le président-directeur général de la Fédération des cégeps : c’est au moment ou le gouvernement lui-même nous demande de mettre les bouchées doubles en matière de réussite éducative que la situation financière des collèges est le plus critique et qu’ils ont le moins de ressources pour le faire; c’est au moment ou le gouvernement s’apprête a résorber son propre déficit que le réseau collégial public, extrêmement bien géré jusqu’ici, voit au contraire sa santé financière gravement compromise. Nous avons constamment exprimé nos craintes à ce sujet mais c’est malheureusement aussi vrai aujourd’hui que ça l’était hier. »

La situation financière des cégeps… en quelques chiffres

  • Compressions budgétaires imposées au réseau collégial public depuis sept ans : 265,5 millions de dollars – 1998-1999 : 56,5 millions
    – 1997-1998 : 68,9 millions de dollars — une contribution de 45 millions en diminution de coûts de main-d’œuvre a été demandée au personnel par le biais du programme de départs assistés
    – 1996-1997 : 67,6 millions — une contribution de 20 millions a été demandée au personnel enseignant
    – 1995-1996 : 20,8 millions
    – 1994-1995 : 20,8 millions
    – 1993-1994 : 19,5 millions
    – 1992-1993 : 11,4 millions
  • Pour la première fois de son histoire, le réseau collégial public a présenté en 1996-1997 des résultats déficitaires, pour un montant de 3,6 millions de dollars qui a toutefois été résorbé. À partir de données préliminaires, on peut déjà prévoir que le déficit réseau pour l’année en cours, soit 1997-1998, pourrait être de l’ordre de 9 millions de dollars, et qu’il serait encore plus élevé l’année suivante. La loi interdit aux collèges de faire des déficits.
  • Au cours des deux dernières années, plus de 700 postes de cadres, de professionnels et d’employés de soutien ont été abolis dans les cégeps, dont à peine le quart ont été remplacés.
  • Depuis trois ans, le nombre de conseillers d’orientation dans les collèges est passé de 102 a 64, une baisse de 38 %. Moyenne actuelle pour l’ensemble du réseau : un conseiller d’orientation pour près de 2500 étudiants.
  • Dans le même temps, le nombre de conseillers pédagogiques a diminué de 40 %, le nombre d’aides pédagogiques individuels de 30 % et le nombre de techniciens en travaux pratiques de 25 %.
  • Les cégeps n’ont pas de pouvoir de taxation, ils n’exigent pas de droits de scolarité, les droits afférents demandés aux étudiants pour les services parallèles à l’enseignement sont limités a 110 $ par année.
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Source : Viviane Fiedos
Téléphone : (514) 381-8631
Cellulaire : (514) 953-5983
vfie@fedecegeps.qc.ca