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Perspectives collégiales – Mai 2013 • Vol. 8 No 3

Dans le mémoire qu’il a déposé au printemps 2012 à l’Office des professions du Québec, l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ) demande qu’on rende le baccalauréat obligatoire pour exercer la profession infirmière, soutenant que seules les infirmières et les infirmiers qui détiennent un tel diplôme seront en mesure de répondre à l’évolution des besoins de santé de la population du Québec. Pour la Fédération des cégeps, il s’agit d’une conclusion prématurée. Une rigoureuse analyse des besoins actuels et futurs de la population québécoise, et des fonctions de travail du personnel infirmier dans le contexte québécois, doit à son avis précéder toute remise en question du modèle de formation actuel, qui a largement fait ses preuves.

Mais qu’en pensent les principaux concernés, soit les étudiantes et les étudiants actuellement inscrits au DEC en Soins infirmiers dans l’un ou l’autre des 43 cégeps qui offrent ce programme? Perspectives collégiales vous présente les résultats d’un sondage mené auprès de ces futurs membres du personnel infirmier.

Les étudiantes et les étudiants disent non au BAC obligatoire

Un peu plus de sept répondants sur dix sont défavorables à la proposition de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) de rendre le baccalauréat obligatoire pour obtenir le droit de pratique. D’ailleurs, si le BAC avait été obligatoire au moment de leur inscription, une bonne partie des étudiants n’auraient pas choisi la profession.

  • 73 % des répondants sont contre l’idée du BAC obligatoire.
  • 42 % n’auraient pas choisi la profession si le BAC avait été obligatoire.

« Je crois qu’il y a des tâches pour les deux sortes d’infirmières (technicienne et bachelière). Celles qui désirent continuer à l’université savent qu’elles auront un meilleur salaire et davantage de responsabilités […]. On peut trouver une belle structure de travail en intégrant les acquis de tous et chacun, sans imposer l’université. » (Étudiante au Cégep du Vieux Montréal)

Les répondants s’opposent au BAC obligatoire principalement en raison de la perte du droit de pratique associée au DEC dans la proposition de l’OIIQ, du coût élevé des études universitaires, de la longueur du profil DEC-BAC (5 ans) et du contexte actuel de pénurie d’effectifs infirmiers.

La formule DEC-BAC doit demeurer un choix

Même si une majorité d’étudiants démontrent un intérêt pour la poursuite du BAC, le sondage révèle qu’ils veulent avoir le choix de poursuivre ou non  des  études universitaires. D’ailleurs, 33 % des répondants (soit ceux qui ne veulent pas faire le BAC et ceux qui ne veulent pas le faire directement après le DEC) ont, en bonne partie, l’intention d’intégrer directement le marché du travail à la fin de leurs études collégiales pour des motifs économiques et familiaux.

« Il serait dommage d’imposer des études universitaires dans ce programme étant donné la pénurie de professionnels de la santé. Il serait encore plus difficile de convaincre les gens d’y accéder, selon moi […]. » (Étudiante au Collège Montmorency)

  • 87,7 % des répondants sont des femmes.
  • L’âge moyen des répondants est de 23 ans (comparativement à 18 ans pour un programme préuniversitaire et 21 ans pour un programme technique).
  • 72,2 % font leurs études dans leur région d’origine.
  • 53 % des répondants en sont à leur deuxième année ou plus du DEC.
  • 28 % sont âgés de 25 ans et plus.
  • 18 % ont des enfants.
  • Plusieurs étudiantes et étudiants ont déjà un bagage scolaire et professionnel :
  • 2/3 des répondants (2105 étudiants) ne proviennent pas directement du secondaire;
  • près du tiers (27,7 %) possède un diplôme collégial ou universitaire;
  • 66,5 % des répondants ont déjà une expérience professionnelle, collégiale ou universitaire.

Des études à temps plein, mais combinées au travail à temps partiel

Par ailleurs, une majorité des étudiants interrogés travaillent à temps partiel, dont la moitié dans le domaine de la santé, tout en faisant leurs études en Soins infirmiers. Ils consacrent en moyenne près de 15 heures par semaine à leur emploi. Une bonne partie des répondants envisagent de terminer leur DEC au bout de trois ans (68 %), mais près du quart d’entre eux estiment que leur formation durera 4 ans ou plus.

  • 97,7 % étudient à temps plein.
  • 69 % des répondants travaillent à temps partiel.
  • 23 % planifient de faire leur DEC en plus de 4 ans.

Ces résultats sont issus d’un sondage en ligne administré par la Fédération des cégeps, en janvier et février 2013, auprès de quelque 10 000 étudiantes et étudiants inscrits au DEC en Soins infirmiers, auquel 3167 étudiants et étudiantes ont répondu. Les répondants provenaient de 15 grandes régions administratives du Québec, la région de Montréal présentant le pourcentage le plus élevé de répondants (21 %).