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[numRevue]Février 2012 • Vol 7 No 4[/numRevue]

[lienPDF]https://www.fedecegeps.qc.ca/wp-content/uploads/2012/02/Perspectives-collégiales-Février-2012.pdf[/lienPDF]

[titre]Un profil pour mieux faire face [/titre]

Comme bon nombre de personnes, vous pensez que tous les jeunes naviguent avec aisance dans l’univers des technologies et qu’ils savent en exploiter pleinement tous les avantages? Mais, est-ce bien vrai, en particulier dans leurs études? Pour outiller les jeunes, les responsables de l’application pédagogique des technologies de l’information et des communications travaillent à l’implantation du Profil TIC au sein de programmes d’études au cégep.

Rattaché à la Fédération des cégeps, le Réseau des répondantes et répondants TIC (REPTIC) a imaginé, en 2005, le Profil TIC des étudiants du collégial, une initiative par laquelle on introduit dans des programmes d’études des apprentissages liés à la maîtrise des technologies de l’information et des communications (TIC). Près de sept ans plus tard, une trentaine de cégeps ont implanté ce Profil, dans six programmes préuniversitaires et 25 programmes techniques. Perspectives collégiales s’est entretenu avec Huguette Dupont, responsable de l’équipe Profil TIC au sein du REPTIC et conseillère pédagogique et répondante TIC au Cégep de Granby Haute-Yamaska.

Q. Pourquoi le Profil TIC des étudiants du collégial?

R. Tous les jeunes qui arrivent au cégep ne maîtrisent pas les technologies autant qu’on pourrait le croire, du moins pas de manière efficace dans le contexte de leurs études. Bien souvent, leurs activités technologiques sont plutôt liées aux loisirs. Ils doivent donc développer de nouvelles habiletés. En matière de recherche, par exemple, ils se limitent bien souvent à Google ou à Wikipédia, sans trop savoir comment valider les sources ou traiter l’information. Ils s’en tiennent aux premiers résultats, qu’ils utilisent en ayant l’impression qu’ils font un bon travail. D’instinct, ils vont nécessairement vers les sources les plus faciles d’accès. Comme le font souvent bien des adultes, d’ailleurs! Il faut leur inculquer des notions de rigueur et d’effort en lien avec l’usage des technologies. Il nous paraissait donc essentiel d’agir pour que les jeunes soient mieux outillés. C’est une démarche qui est venue du milieu collégial lui-même.

Huguette Dupont, responsable du Profil TIC au sein du REPTIC et conseillère pédagogique et répondante TIC au Cégep de Granby Haute-Yamaska

Q. Les jeunes ne sont pas assez préparés à leur arrivée au cégep?

R. C’est extrêmement variable d’un étudiant à l’autre. Une multitude de facteurs font que certains sont bien préparés et d’autres, beaucoup moins. À leur entrée au cégep, le bagage technologique des étudiants est fait des expériences de leur vie personnelle, l’usage d’un ordinateur à la maison ou dans le cadre d’un emploi d’été par exemple, et de ce qu’ils ont appris au secondaire, où les compétences technologiques qui sont enseignées varient en fonction des choix qui sont faits dans chaque école. L’apprentissage n’est donc pas homogène et les jeunes arrivent au cégep préparés de façon inégale.

Q. Et comment le Profil TIC vient-il arranger les choses?

R. En faisant en sorte que les jeunes aient tous un bagage de base et qu’ils sachent utiliser les technologies à la hauteur des exigences de leur domaine d’études et de celles de l’université ou du marché du travail. Au passage, ils acquièrent aussi une éducation citoyenne par rapport à l’utilisation des technologies, en ce qui a trait par exemple à la propriété intellectuelle, à l’identité numérique ou à la nétiquette.

Q. Concrètement, c’est quoi le Profil TIC?

R. L’idée, c’est de permettre entre autres à l’étudiant de rechercher de l’information, de la traiter, de la présenter et de la communiquer à travers l’usage des TIC, pour qu’à la fin de son DEC il soit capable d’utiliser efficacement toutes ces habiletés dans un même projet. La démarche permet de répartir les apprentissages de manière progressive, d’augmenter les exigences au fur et à mesure, et de mieux encadrer l’étudiant. Et cette démarche colle à la structure de son programme. Pour l’étudiant, c’est mieux d’intégrer du contenu en lien avec ce qu’il apprend, de manière appliquée, plutôt que de le faire sans objet, si je peux dire. C’est donc en lien avec les compétences à développer et les contenus à maîtriser qu’on l’aide à faire de bonnes recherches ou à générer une table des matières automatisée, par exemple.

Q. Tous les cégépiens passent par le même Profil TIC?

R. Le Profil TIC n’a pas encore été implanté dans tous les collèges et ceux qui l’ont fait, ne l’ont pas nécessairement implanté dans tous les programmes. C’est une situation qui évolue. Mais, quel que soit le collège ou le programme, le Profil TIC est constitué d’une base qui est la même partout. Ensuite, il peut être adapté selon la réalité du programme. On n’a pas les mêmes attentes technologiques à l’endroit de l’étudiant en Arts et lettres que vis-à-vis de celui qui est en Techniques de tourisme, par exemple. Une fois sur le marché du travail, le diplômé en tourisme assumera des fonctions qui comportent des tâches de gestion, alors que l’étudiant en Arts et lettres, lui, va devoir développer ses habiletés en matière de recherche informationnelle, parce qu’il s’en va à l’université où les exigences dans ce domaine sont grandes. Donc, les étudiants suivent un Profil dont la base est la même, mais auquel des éléments peuvent avoir été ajoutés.

Q. À quoi rêvez-vous pour l’avenir?

R. Dans un monde idéal, les réseaux de l’éducation travailleraient encore plus ensemble. La maîtrise des TIC ne devrait pas concerner le cégep uniquement, ou seulement l’université ou le secondaire, il devrait y avoir une continuité dans l’apprentissage. C’est la vision qu’on s’est donnée au début. Il faudrait d’abord s’entendre sur un profil de sortie du secondaire, puis le cégep prendrait la relève en matière d’utilisation efficace des technologies, en lien avec les programmes d’études, pour préparer les jeunes au marché du travail ou à l’université. Nous connaissons les attentes du marché du travail à cet égard, et celles des universités sont de mieux en mieux définies. À titre d’exemple, le projet Certitude, auquel collaborent notamment l’Université de Montréal et Cégep@distance, s’appuie sur le Profil TIC pour bâtir une banque de questions visant à mesurer la maîtrise des habiletés TIC et informationnelles chez les étudiants de l’Université de Montréal. À mon avis, plus il y aura de projets comme celui-là liés au Profil TIC, plus nous pourrons nous assurer de donner aux étudiants des compétences adéquates.

Et, il faudra trouver les moyens d’implanter le Profil TIC dans tous les collèges et dans tous les programmes, de mieux soutenir les enseignants et d’inscrire la démarche dans une continuité d’un réseau à l’autre. Quand on y pense bien, il n’y a plus de métier ni de profession où les technologies sont totalement absentes. Il faut s’assurer aujourd’hui que tous les étudiants et les étudiantes aient, au-delà du bagage accumulé dans un programme d’études, les compétences technologiques adéquates pour évoluer dans leur vie professionnelle.

Pour en savoir plus sur le Profil TIC des étudiants du collégial, cliquez ici.